*HUB «DIGITAL DIPLOMACY» «DIPLOMATIE NUMERIQUE»* BY MORGANE BRAVO

Monday, July 30, 2007

*La lutte contre le terrorisme: un garant de la sécurité ou un danger pour la liberté?*


*** « Sécurité » et « liberté » font parties des besoins fondamentaux existentiels des Hommes. Ces deux valeurs sont souvent mises en opposition. Patricia Schneider et Erwin Müller se demandent comment peut-on garantir la sécurité, sans entraver les libertés des individus?

A l'époque d'une société mondialisée, confrontée au terrorisme international qui ne connait pas de frontières, les institutions internationales se sont également chargées d'une mission de « production de sécurité ». Et ce principalement pour la raison que des pays seuls ne sont plus de taille à se mesurer au terrorisme à cause de ce caractère. L'Union européenne en fait également partie.

Quand on parle de sécurité, on en vient généralement au concept de liberté. « Sécurité » et « liberté » sont considérés depuis toujours comme des besoins fondamentaux et donc comme des valeurs fondamentales auxquelles on accorde souvent une relation tendue au sens d'une opposition plus ou moins catégorique. Plus l'une des deux variable est grande, plus l'autre est petite : quand l'une grandit, l'autre se réduit. Par conséquent, c'est entre ces deux pôles qu'évolue l'action de l'Etat – ou du moins de l'Etat de droit – qui tire sa légitimité de la protection (« sécurité ») et du respect (« liberté ») de la dignité humaine. Celle-ci se concrétise par un catalogue de droits de l'Homme et du Citoyen.

Cela est valable aussi bien pour le combat contre la criminalité en général que pour la défense contre le terrorisme en particulier. Il s'agit de trouver l'équilibre parfait entre les deux valeurs, car il existe une opposition ou un antagonisme entre liberté et sécurité. Cette démarche scientifique, utilisée notamment en sciences sociales, par les journalistes critiques et les mouvements de citoyens, sera appelée dans le présent article école de pensée A.

Aux côtés de l'école de pensée A, il y a un autre courant de pensée, soutenu par les hommes politiques en charge de la sécurité (école de pensée B), qui lui est diamétralement opposée, puisqu'elle voit une corrélation positive entre les deux valeurs. Plus de sécurité équivaut à plus de liberté. Quelques penseurs de ce courant de pensée partent même du principe qu'il n'y a « pas de liberté sans sécurité », comme par exemple les membres du gouvernement fédéral. Par conséquent, la sécurité devient une condition nécéssaire à la liberté. La relation entre les deux valeurs devrait donc être considéré comme harmonieuse ou même comme dépendante l'une de l'autre.
La contradiction, qui semblait éclatante à la première lecture, entre les différentes positions peut s'expliquer de la manière suivante. Les deux courants de pensée partent simplement de différentes sortes de liberté. Pour l'école de pensée A, il s'agit de la liberté en tant que libération de la répression d'un Etat ; pour l'autre école, il s'agit de la liberté au sens de libération de la menace terroriste par des acteurs privés. Les positions des deux courants sont donc plausibles en soi, mais faute de points de départ différents communs, elles sont pourtant inconciliables. Cet état de fait se reflète dans de nombreuses discussions entre partisans des deux écoles, qui tiennent alors un dialogue de sourds.

Que signifie cet état de fait pour le développement idéal des rapports entre sécurité et liberté ? Le cas de l'école de pensée B ne pose pas de problème : plus une variable est importante (sécurité), plus l'autre (liberté) l'est aussi. Quand la sécurité a son prix, celui-ci en tous cas n'est pas établi aux dépends de la liberté. Prenons par exemple les coûts financiers pour renforcer un appareil sécuritaire comme l'augmentation des moyens de la police, des services secrets et de l'armée.

Le cas de l'école A est lui beaucoup plus compliqué : deux valeurs s'influencent mutuellement en sens contraire. C'est pourquoi on ne peut pas parler de la maximisation de l'expression des valeurs, qui va généralement avec. Une maximisation de la sécurité conduirait à la minimisation voire même à l'élimination de la liberté. Il en va de même pour le développement inverse. Le but n'est donc pas la maximisation, mais l'optimisation.

Ce problème est surtout connu dans le domaine économique : le prix (P) d'un produit doit être le plus haut possible, tout comme la quantité écoulée (Q). Les deux se contredisent complètement, car plus le prix est élevé, moins il se vendra facilement. Lorsque les produits sont bradés, l'écoulement s'accélère. Pourtant, le but de la boutique est de réaliser un chiffre d'affaires le plus élevé possible (CA), qui constitue le produit à partir du prix et de la quantité écoulée : CA= PxQ. Cette formule désigne une parabole contraire avec un sommet. Ce sommet représente la combinaison optimale des deux variables. Toutes les autres combinaisons sont sans intérêts. La difficulté dans ce cas repose sur le fait qu'on ne peut pas réaliser un calcul exact pour les valeurs liberté et sécurité de ce genre. Au contraire des variables prix et quantité écoulée, les valeurs liberté et sécurité ne peuvent pas être quantifiées. Ce qui nous conduit à reconnaître le principe comme tel et à agir ensuite.
En tous cas, une politique de lutte contre le terrorisme qui prétend satisfaire aux exigences de rationalité, d'éthique responsable comme de garantie de l'Etat de droit, doit se tourner vers les standards minimum suivants d'effectivité et d'efficience d'une part, de respect du droit d'autre part. C'est seulement ainsi qu'on peut garantir que la liberté des hommes dont il faut assurer la protection ne sera pas limitée, sans leur garantir une compensation en gain de sécurité.

La lutte contre le terrorisme doit être organisée au niveau international (donc aussi dans le cadre de l'UE), pour avoir une vraie chance contre un terrorisme agissant à l'échelle mondiale.

Dans ce contexte, elle peut avoir recours à tous les instruments préventifs et policiers autorisés, conformes à l'Etat de droit et à tous les instruments pénaux et répressifs (principe de la légalité).

Du point de vue d'une politique sécuritaire, activisme peu effectif, qui en tant que politique symbolique ne fait naître qu'un sentiment illusoire de sécurité et qui doit simplement avoir un effet appaisant et fidélisant, est à éviter (principe de l'opportunité).

Des mesures de lutte contre le terrorisme sont à aménager, si possible de telle manière à ce qu'on parvienne à un gain de sécurité sans entrave aux libertés des citoyens. Là où ceci est inévitable de par la nature de la chose, il faudra alors, dans un processus d'équilibrage des biens, soupeser chaque gain potentiel de sécurité face à la perte de liberté associée, de telle sorte que le profit surclasse le plus possible les coûts (principe de l'économie).

Toute comparaison proportionnelle mise à part, reste, selon les critères de l'Etat de droit, un noyau de droits aux libertés qui sont pour ainsi dire à « point de comparaison fixe ». C'est avant tout valable, quand la dignité des Hommes qualifiée d'« inviolable » dans la Loi fondamentale est concernée. En d'autres termes : une limite absolue a été définié à cet endroit à toute mesure de lutte contre le terrorisme, quand bien même celle-ci serait particulièrement effective. Cette limite existe aussi longtemps que la liberté ne doit pas être sacrifiée dans sa totalité à la sécurité, qui à défaut d'être une valeur – qu'il faudrait garantir – serait sans fonction et sans object.


Patricia Schneider
Dr. phil., professeur à l'institut des études sur la solution pacifique de conflits et de la politique de sécurité à l'université de Hambourg.

Erwin Müller
Dr. rer. soc., depuis 1981 professeur à l'institut des études sur la solution pacifique de conflits et de la politique de sécurité à l'université de Hambourg. Il a fait des études de sciences politiques, de sciences sociales et de l'histoire à Tübingen.

Eurotopics

Sunday, July 29, 2007

*** L’Observatoire Français des Think Tanks ***

*** Pour ce quatrième numéro de Think, revenons sur le fondement
de notre initiative, l’interrogation qui continue de
guider nos travaux et nos analyses. Est-il véritablement
nécessaire de comprendre aujourd’hui la place des think
tanks dans l’espace public ? Quiconque veut étudier un
système ne doit-il pas s’efforcer de comprendre les
acteurs qui le composent ?

Issus de la philosophie politique anglo-saxonne, apparus en
Grande-Bretagne il y a plus de 100 ans, les think tanks
constituent désormais une force d’influence au sein de nos
démocraties occidentales. Si certains louent avec candeur
leur capacité d’innovation en politique, d’autres critiquent
avec virulence leur ambition hégémonique. Dans tous les
cas, ces nouveaux acteurs ne laissent pas nos plus fins
observateurs indifférents. N’est-ce pas une première preuve
de l’importance des think tanks ?

A l’Oftt, notre regard se porte principalement sur trois grandes
notions qui interviennent dans l’émergence des think
tanks : la mutation de l’espace public, l’évolution du rôle de
la société civile et l’entrée de nos sociétés dans l’ère de la
connaissance. Concernant notre espace public, nous
serions passés de l’Agora antique, lieu physique de sociabilité
et de débat, à un espace symbolique complexe traversé
par une opinion de plus en plus informée et de plus en plus
agissante. Pour sa part, la société civile a réussi à se forger
une légitimité accrue dans un contexte de défiance à l’égard
des gouvernants et des institutions traditionnelles. Enfin, la
connaissance est devenue le fondement d’une nouvelle
forme de contrainte et a conféré à certains acteurs de nouvelles
prérogatives. Les think tanks font partie de ces
acteurs et il nous semble indispensable d’observer cette
nouvelle force de proposition et d’influence. Nous espérons
que nos analyses vous sont utiles dans vos activités professionnelles
ou dans votre vie de citoyen.

Nous vous souhaitons une agréable lecture de ce nouveau
numéro de Think et restons à l’écoute de vos remarques et
suggestions.

Amaury Bessard
Président de l’Observatoire français des think tanks

*Lien ci-dessus!

Friday, July 27, 2007

*Emploi : pourquoi la France reste à la traîne...*


*** Les créations de postes progressent fortement en France, mais le pays reste à la traîne en Europe. Les rigidités du marché du travail sont en cause.

BEAUCOUP mieux que prévu, mais encore en dessous de ses partenaires européens. Ainsi vont les chiffres de la création d'emploi en France selon les calculs définitifs de l'assurance-chômage. L'année dernière, le pays a ainsi créé 239 600 nouveaux postes de travail alors que, selon ses dernières prévisions, l'Unedic s'attendait tout juste à passer la barre des 200 000. C'est bien. C'est deux fois mieux qu'en 2005 et, d'ailleurs, « il faut remonter à 2001 pour observer de telles créations nettes d'emplois sur un an », se réjouit l'assurance-chômage, qui souligne en outre que « l'année 2006 voit le retour à un fort contenu en emplois du PIB, comparable au début du cycle de la fin des années 1990 ». En clair, le spectre d'une croissance sans emploi s'éloigne.

Seulement voilà, une étude publiée hier par COE-Rexecode remet la France à sa place, du moins parmi ses partenaires européens. « Depuis 2003, la croissance s'est appauvrie en emplois dans la plupart des pays de l'UE, ce qui est classique en période de reprise économique », rappelle d'abord l'étude. « Le constat est particulièrement marqué en France où un point de croissance n'a entraîné que 0,2 point de créations d'emplois sur la période 2003-2006 contre 0,7 point sur la période 1998-2002 », ajoute toutefois l'étude.

Et d'avancer plusieurs raisons. D'abord, 35 heures aidant, les salariés français travaillent moins que leurs voisins européens (voir graphique), 37,9 heures par semaine en moyenne contre 40,6 heures dans le reste de l'UE. « Cet écart met la France dans une position très défavorable en termes de compétitivité », note l'étude.

Ensuite, les dépenses supplémentaires engagées dans le développement de l'emploi ne garantissent pas de meilleures performances du marché du travail, loin s'en faut. En 1982, date à laquelle le taux de chômage était au même niveau qu'aujourd'hui, les dépenses pour l'emploi représentaient 3,2 % du PIB contre 5 % aujourd'hui, soit un montant additionnel de 30 milliards d'euros. Une somme « dépensée sans résultats apparents sur le chômage ».

Et alors que l'ensemble des pays européens ont réussi à améliorer le fonctionnement de leur marché du travail, « la France est restée à la traîne. Le taux d'emploi français reste durablement plus faible et bien qu'il ait nettement reculé, le taux de chômage est désormais l'un des plus élevés des pays de l'Union européenne », déplore Rexecode.

Ce n'est pas que la France n'ait rien tenté : de nombreuses mesures récentes semblent avoir porté des fruits, de la prime pour l'emploi à l'instauration du CNE en passant par les baisses des charges (dont l'étude note au passage que depuis 1997, elles ne font que compenser le surcoût des 35 heures ou du smic). C'est plutôt que l'ensemble de ces mesures semble avoir atteint ses limites. Ce qui semble aussi le cas de celles visant à améliorer la gestion du chômage.

Réformer en profondeur

Un bilan de l'Unedic sur le renforcement du contrôle des chômeurs indique en tout cas que si les sanctions à l'encontre des fraudeurs ont été multipliées par trois l'an dernier, le nombre de dossiers litigieux a fortement diminué. Sur l'ensemble des cas signalés en 2006, seuls 2,7 % ont débouché sur une exclusion définitive contre 7,2 % en 2005. Comme si, là aussi, il n'y avait quasiment plus d'améliorations à attendre de la mesure.

La France serait-elle donc arrivée au bout de son potentiel de créations d'emplois et au plus bas de son taux de chômage ? Sans en appeler franchement à la rupture, l'étude de COE-Rexecode prévient : « Aucune réforme de fond du marché du travail n'ayant été conduite, l'économie française retrouve progressivement ses mécanismes habituels. » Un encouragement fort à réformer en profondeur le marché du travail. Par la négociation, voire la loi si les partenaires sociaux n'aboutissent pas.

XAVIER BOURMAUD.
le 27 juillet 2007
Le Figaro

*Photo : CONSTAT. Le taux d'emploi français reste durablement faible. Le taux de chômage, bien qu'il ait reculé, est l'un des plus élevés de l'Union.

Thursday, July 26, 2007

Conférence de presse de M. Nicolas SARKOZY, Président de la République : à la suite de la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinie


*** Conférence de presse de M. Nicolas SARKOZY, Président de la République, en présence de M. François FILLON, Premier ministre, M. Bernard KOUCHNER, Ministre des Affaires étrangères, et de Mme Rama YADE, Secrétaire d’Etat chargée des Affaires étrangères et des droits de l’Homme, à la suite de la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien.

Palais de l'Élysée, Paris, le mardi 24 juillet 2007

Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie d'avoir répondu à notre invitation dans des délais aussi brefs. Je veux d'abord dire au nom du gouvernement, du Premier ministre François FILLON, du ministre des Affaires étrangères, Bernard KOUCHNER, qui ont bien sûr suivi l’avancée des négociations, pas à pas, et même minute par minute, toute cette nuit et ces derniers jours, et de Rama YADE. Je voulais vous dire quelle était notre joie de voir la fin de ce long calvaire, qui a frappé cinq femmes bulgares, un médecin palestinien et même le mari de l'une des infirmières, qui est également dans l'avion et qui se trouvait assigné à résidence à l'ambassade de Bulgarie à Tripoli. Le mari était naturellement très bouleversé. Il a d'ailleurs été le premier, cette nuit, à gagner l'avion de la République Française.

C'est d'abord un cauchemar qui se termine pour ces femmes et pour cet homme, dont chacun, en Europe, est convaincu de l'innocence et de la bonne foi. Cela faisait huit ans et demi que ces femmes et que cet homme étaient retenus contre leur gré. Ils ont vécu beaucoup de tension, puisqu'ils ont subi deux condamnations à mort et une condamnation à perpétuité. Il était temps que tout ceci se termine.

Je voudrais rendre un hommage particulier au Président de la Commission européenne, qui tient en ce moment même, en plein accord avec nous, un point de presse à Bruxelles. Nous avons, avec le Président BARROSO, essayé de dénouer les fils de cette négociation compliquée en travaillant main dans la main.

Je veux bien sûr remercier Benita FERRERO-WALDNER, qui est venue à Paris pour rencontrer le ministre des Affaires étrangères et moi-même il y a quelques jours, que j'ai eue au téléphone à de nombreuses reprises, et que nous avons été chercher à Bruxelles tôt dimanche matin pour participer à ce dernier voyage qui a permis de débloquer la situation. Mme FERRERO-WALDNER a fait un très bon travail. Elle a été courageuse, et je dois à la vérité de dire que la Commission et la France ont pris toutes les initiatives ensemble. Je veux donc leur rendre hommage.

Je veux également remercier le Premier ministre du Qatar pour sa médiation, son intervention extrêmement importante et le geste humanitaire qui a été le sien. Je veux associer tous ceux qui ont travaillé à cette libération. La Présidence portugaise et tous ceux qui, auparavant, ont oeuvré pour qu’une solution humaine soit trouvée à ce drame humain extrêmement profond.

Mes pensées vont également vers les quatre cent soixante familles libyennes qui ont un enfant atteint du sida. Il y a eu une cinquantaine de morts, et je comprends l'émotion qui règne en Libye autour de ces enfants, qu'il faut soigner, qu'il faut accompagner. Je comprends, pour les familles, la douleur que cela peut représenter. Je voudrais préciser que l'Europe et la France ont fait un travail humanitaire et politique et s'en sont tenus à cela. J'aurai l'occasion demain, avec le ministre des Affaires étrangères, Bernard KOUCHNER, d'effectuer un déplacement politique, cette fois ci, en Libye pour aider la Libye à réintégrer le concert des nations. Je dois à la vérité de dire qu'en tant que ministre de l'Intérieur j'avais pu mesurer, depuis plusieurs années, la collaboration qui était devenue possible dans la lutte contre le terrorisme. Avec la Libye, la France n'était pas, d'ailleurs, le seul pays à le constater. Vous comprendrez que je dise également que Cécilia a fait un travail tout à fait remarquable. Pour être une phrase courte, elle n'en est pas moins très sincère. Pour nous tous cela a été un dénouement très heureux. La nuit a été courte pour nous trois et, bien sûr, pour les négociateurs. Je veux également dire toute ma reconnaissance à Claude GUEANT, le Secrétaire général de l'Elysée, qui a fait un travail tout à fait remarquable, de même que Jean-David LEVITTE qui, à mes côtés, s'est investi comme toute l'équipe du Quai d'Orsay avec qui nous avons travaillé absolument main dans la main.

Si vous avez des questions à nous poser, on essayera d'y répondre le mieux possible.

QUESTION – Bonjour, vous parliez de Cécilia et de Claude GUEANT. Est-ce qu'on s’oriente vers une nouvelle forme de diplomatie ? M. KOUCHNER lui-même disait hier qu'il n'avait pas du tout été associé aux négociations. S’agit-il donc d’un nouveau style de diplomatie ?

LE PRESIDENT – Non. C'est fantastique, cette capacité à théoriser alors même qu'il y avait un problème à résoudre. Avec François FILLON et avec Bernard KOUCHNER, nous travaillons absolument main dans la main. Les initiatives de la diplomatie française sont nombreuses. Bernard KOUCHNER, a tenu une réunion extraordinairement difficile sur le Liban, à la Celle Saint-Cloud. Nous avons organisé avec lui une conférence sur Darfour. Croyez-bien que les dossiers ne manquent pas.

De quoi s'agissait-il ? Il s'agissait d'arracher cinq malheureuses femmes et un médecin palestinien à un sort bien peu enviable. Cela faisait huit ans et demi que chacun essayait de les sortir de la situation dans laquelle ils se trouvaient. Ce n'est pas une nouvelle forme de diplomatie. Il y avait un problème à résoudre, on l'a résolu, point. On ne l'a pas résolu seul, mais on l'a résolu et c'est la seule chose qui compte. Naturellement, avec Bernard KOUCHNER, nous travaillons main dans la main. Il s'agissait de femmes, il s'agissait d'un problème humanitaire, j'ai pensé que Cécilia pouvait mener une action utile. Ce qu'elle a fait avec beaucoup de courage et beaucoup de sincérité, beaucoup d'humanité, beaucoup de brio, en comprenant tout de suite qu'une des clefs résidait dans notre capacité à prendre toutes les douleurs en considération : celle des infirmières, bien sûr, mais celles des cinquante familles qui avaient perdu un enfant. Cela compte. Avec la sensibilité qui est la sienne, elle l'avait parfaitement perçu.

S'agissant de Claude GUEANT, c'est mon plus proche collaborateur depuis bien longtemps, et chacun voit bien qu'un dossier qui durait depuis huit ans et demi, sans trouver de solution, n'est pas exactement une affaire que l'on peut traiter de façon classique. J'ai vu les commentaires des uns et des autres, qui étaient notamment ministres pendant deux ans et demi, au moment où cette affaire s'est déroulée. Mais s'ils avaient tant de bonnes idées, il ne fallait surtout pas qu'ils se gênent pour la résoudre, cette affaire.

En tout cas, moi, j'avais dit aux Français pendant la campagne électorale, et j’avais dit le soir de mon élection, que ces infirmières étaient françaises, pas juridiquement, mais dans mon cœur. Elles étaient Françaises parce qu'elles étaient injustement accusées, parce qu'elles souffraient, parce qu'il fallait les sortir de là. A partir du moment où on a résolu le problème, il n'y a pas à théoriser sur une nouvelle organisation de la diplomatie française, le statut de l'épouse du chef de l'Etat ou je ne sais quel raisonnement. Il fallait les faire sortir, on les a fait sortir, et c'est cela qui compte. De là même façon, nous avons travaillé main dans la main avec la Commission et on a travaillé avec tous ceux qui voulaient bien nous aider. Il faut maintenant mettre du pragmatisme dans les problèmes internationaux comme dans les problèmes nationaux. Que nous demandent les Français ? Ils nous demandent d'obtenir des résultats. Je m'étais engagé sur la libération de ces femmes et de cet homme, nous l'avons obtenue en travaillant tous ensemble. Je dois dire que Madame FERRERO-WALDNER a eu un comportement absolument remarquable de courage et d'intelligence et on ne s'est pas demandé dans l'avion si c'était un avion de la République française, si c'était la place de la Commissaire quand on allait la chercher à Bruxelles ou qui faisait quoi. On a tous avancé ensemble et cette nuit, nous avons travaillé avec M. BARROSO à quatre reprises de façon tout à fait transparente. Il a eu lui-même M. KADHAFI hier, je l'ai eu a plusieurs reprises avant-hier, avant avant-hier et à chaque fois je lui expliquais le contenu de nos discussions. De même avec le Président Bulgare que j'ai eu deux fois hier et une fois encore ce matin. Ce qui compte, c'est que l'on ait des résultats, et pas la théorisation de ce qui ne se fait pas. Ce qui se faisait et qui a conduit à ce que des femmes innocentes restent en prison pendant 8 ans, il faut peut-être se demander si on avait raison de le faire comme cela. Je ne sais pas si notre organisation ne se fait pas, mais à partir du moment où elles sont sorties, il y a au moins des femmes qui sont heureuses. J'ai eu ce matin très tôt l'une des infirmières quand elles sont arrivées à l'aéroport de Tripoli. Elle parle quelques mots d'anglais. Elle m'a dit : « je suis la femme la plus heureuse du monde ». Elle ne m'a pas demandé : « quel est le statut de votre épouse ? », « comment cela se passe-t-il avec Bernard KOUCHNER ? », « avez-vous avez tenu informé François FILLON ? Et à quelle heure l’avez vous eu au téléphone ? ».

BERNARD KOUCHNER – D’ailleurs, je n'ai pas dit cela. J'ai dit que ce n'était pas mon dossier, mais j’ai également dit que j'avais été associé puisqu’un certain nombre de mesures médicales avaient été prises, un voyage avait été prévu avec Madame FERRERO-WALDNER, des rencontres avec Monsieur STEINMEIER, etc.… tout cela a aussi été préparé par le ministère des Affaires étrangères.

LE PRESIDENT - C'est normal que l'on travaille ensemble d'ailleurs. Et nous irons ensemble à Tripoli.

QUESTION – Vous avez remercié les uns et les autres, en France et en Europe. Est-ce que vous remerciez également le Colonel KADHAFI ? Par ailleurs, vous dites : « on a fait preuve de pragmatisme ». Est-ce que cela veut dire que les diplomates ne sont pas capables de pragmatisme, puisque c'est le Secrétaire général de l'Elysée, en l'occurrence un ancien Préfet, qui a finalisé ces négociations ?

LE PRESIDENT - Mais il y avait des diplomates. Notre Ambassadeur sur place a été associé à toutes les négociations. C'est d'ailleurs lui-même qui avait reçu et accompagné Cécilia et Claude GUEANT il y a dix jours, quand ils sont allés pour la première fois à Tripoli. Et il était encore là jusqu'à une heure avancée de la nuit. C'est l'ensemble du Quai d'Orsay, avec Jean-David LEVITTE, incarnation du diplomate de qualité, qui a été associé à cette négociation et qui prépare notre voyage à Tripoli. Quant au Colonel KADHAFI, je le remercie bien volontiers d'avoir compris qu'il était important que cette décision soit prise. J'avais d'ailleurs indiqué que si elle n'était pas prise, je ne pouvais pas envisager le voyage dans les mêmes conditions.

QUESTION - Monsieur le Président, précisément quelles étaient les exigences libyennes, exigences dont on a compris qu'elles ont rendu la dernière ligne droite des négociations assez dure comme vous l'avez dit hier ? Qu'est-ce la Communauté européenne et la France ont finalement accordé aux Libyens ? Le Réseau « Sortir du nucléaire », notamment, dit que la France a proposé d'aider la Libye à se doter d'un programme nucléaire civil ?

LE PRESIDENT - Cela n'a strictement rien à voir. Je tiendrai des réunions cet après-midi avec Bernard KOUCHNER et le Premier ministre pour préparer mon voyage mais il m'était très difficile de faire un accord alors que je ne savais pas si les infirmières allaient être libérées. L'Europe, Bernard KOUCHNER le sait mieux que moi, s'est beaucoup investie, la France également, pour que l'hôpital de BENGHAZI puisse fonctionner avec un certain nombre de médecins français et européens. Je peux simplement vous confirmer que ni l'Europe, ni la France n'ont versé la moindre contribution financière à la Libye. J'ai eu l'occasion de remercier très chaleureusement les autorités qatariennes pour leur médiation et leur intervention humanitaire. C'est à elles de parler si elles ont quelque chose à dire sur le sujet.

QUESTION – Et que pensent les Libyens de cette libération après des négociations difficiles ?

LE PRESIDENT - Vous les interrogerez. Il n’y a pas que de ce point de vue que c’était difficile. C'était difficile car il y a une opinion publique libyenne, qu'il y a eu beaucoup de souffrance et beaucoup d'incompréhension. C'était très complexe parce que nous, européens, ne voulons pas reconnaître la culpabilité d'infirmières qui à nos yeux sont innocentes et qui viennent d'ailleurs d'être graciées par la Bulgarie, Etat francophone et européen. En même temps, les Libyens ont leur propre vision des choses. Quand on veut essayer de trouver une solution, on essaie d'humilier personne, et de se tourner vers l'avenir plutôt que de refaire le passé. J'ai eu l'occasion d'indiquer à Monsieur KADHAFI que la meilleure façon de se tourner vers l'avenir, de façon apaisée, c'était de régler ce problème qui était à mes yeux un préalable.

QUESTION - Monsieur le Président, se tourner vers l'avenir est-ce que cela veut dire éventuellement aller jusqu'à signer des accords précis avec la Libye, des accords de coopération qui pourraient excéder le cadre simplement économique ?

LE PRESIDENT - Des accords de coopération avec la Libye, j'espère que l'on en signera, bien évidemment. Je ne sui pas le seul, la France n'est pas la seule. Les Etats-Unis l'ont fait, Monsieur BLAIR s'est rendu en Libye, Monsieur PRODI lui-même s'est rendu en Libye, pour signer des accords de coopération avec l’Italie pour la gestion des flux migratoires et la lutte contre l'immigration clandestine. Je ne vois pas au nom de quoi la France serait le seul pays à ne pas signer ce type d'accord. On devrait se réjouir de voir la Libye prendre cette décision. On ne va quand même pas punir la Libye parce qu'elle a pris la décision de libérer des innocents alors que, pendant huit ans et demi, j'ai vu un certain nombre de chefs de gouvernement et de ministres s'y rendre sans que cela ne choque personne. On ne va pas m'expliquer que c'est choquant d'aller en Libye maintenant que ces personnes sont libérées alors que tant de chefs d'Etat et de gouvernement s'y sont rendus alors qu'elles étaient emprisonnées. Je ne porte pas de jugement sur la façon qu'ils ont eue de gérer leurs visites. J'ajoute que lorsque Cécilia et Claude GUEANT s'y sont rendus il y a dix jours, ils ont pris soin - et vraiment c'était très intelligent et très adapté - d'avoir une longue discussion avec les infirmières et d'aller à BENGHAZI pour rencontrer les familles d'enfants malades. Cela a beaucoup compté dans l'intelligence de la compréhension de la situation, beaucoup. C'est toujours un problème, quand on fait face à des questions difficiles, de ne voir que sa propre thèse, que sa propre façon de voir les choses sans jamais se mettre à la place des autres. C'est un problème. Je n'ai fait aucune concession sur la question des droits de l'homme. Nous n'avons rien cédé sur la non culpabilité des infirmières, et elles sont sorties.

QUESTION - Avec le Colonel KADHAFI, on sait bien que rien ne se fait sans compensation, c'est impossible, donc il y a forcément eu des choses sur lesquelles vous vous êtes engagé. Je comprends votre discrétion aujourd'hui mais on aimerait bien en savoir un peu plus quand même. Là, vous ne vous voulez pas, disons, faire perdre la face au Colonel KADHAFI et dire que c'est un beau geste. Mais on voudrait des précisions.

LE PRESIDENT - Madame, d'abord j'essaie de ne jamais faire perdre la face à qui que ce soit parce que ce n'est pas une bonne façon de gérer les affaires nationales ou internationales. Deuxièmement, Madame, je vous ai parlé de la médiation et de l'intervention humanitaire du Qatar mais ce n'est pas à moi de parler au nom de nos amis qataris ou au nom du Colonel KADHAFI. Adressez-vous directement à eux si vous voulez connaître leur point de vue. Si vous me posez la question « la France a-t-elle versé un euro ? », ma réponse est non. Si vous me posez la question « l'Europe a-t-elle versé un euro dans le cadre de cette négociation au-delà du protocole d'accord qui était sur la table » et que vous connaissez, que Monsieur KOUCHNER peut décrire mieux que moi, la réponse est non. Monsieur BARROSO vous le dira. Nous avons convenu, à un moment donné de la négociation, Monsieur BARROSO et moi-même, qu'il fallait faire intervenir un Etat ami. Les discussions qui ont eu lieu par la suite entre le Qatar et la Libye, deux pays arabes, ce sont des discussions qui regardent ces deux pays. S’ils veulent communiquer dessus, ils le feront eux-mêmes. A travers votre question vous suggérez que je ne suis pas un intime de Monsieur KADHAFI. Certes, je ne peux que confirmer cette information. Je ne suis pas un intime de tous les chefs d'Etat avec qui je parle.

QUESTION - Quel a été le rôle concret de votre épouse ces 48 dernières heures ?

LE PRESIDENT - Elle s'est rendue deux fois en Libye en dix jours et sur les 46 heures de présence sur le sol libyen, elle a eu l'occasion de s'entretenir avec Monsieur KADHAFI, de le rencontrer longuement à une reprise et de s'entretenir avec lui à plusieurs reprises. Après, dans le détail des événements, elle-même ne souhaite pas s'attarder sur son rôle et ne fera, sur le sujet, aucune déclaration.

Je vous remercie.

Présidence de la République.

Tuesday, July 24, 2007

* L'extrême nord de toutes les aventures *


** Le pôle nord fascine les explorateurs et les scientifiques depuis toujours. Et le réchauffement climatique leur donne une bonne raison de s'y rendre.

Cap au nord où le cercle arctique a tendance à accueillir les projets scientifiques les plus loufoques.

Prenez par exemple l'Ottawa Citizen, un quotidien canadien tout ce qu'il y a de plus sérieux. Le 20 juillet dernier, il expliquait à ses lecteurs comment une étudiante de l'université du New Brunswick, Melissa Battler, avait accepté comme job d'été de s'isoler 4 mois durant dans l'île de Devon, située au-delà du cercle polaire. 6 autres personnes l'ont rejointe et tout ce petit monde habite "une sorte de boite de thon haute de deux étages" dans le seul but de reproduire la vie sur Mars.

Pourquoi cette île perdue du nord Est canadien : à cause des conditions extrêmes, bien sûr, mais aussi à cause d'un cratère, le cratère de Haughton, qui s'est formé sur cette île il y a 23 millions d'années et qui ressemble à s'y méprendre aux cratères martiens.

Pour vivre à l'heure martienne, notre étudiante à dû apprendre à retarder quotidiennement sa montre de 39 minutes, parce que sur Mars, le jour est donc plus long de 39 minutes. Mais le plus difficile, pour Melissa, est que, pour sortir à l'extérieur, il faut impérativement revêtir un scaphandre d'astronaute. Ca fait partie du contrat. Sans compter la nourriture lyophilisée et l'unique douche hebdomadaire. Le tout pour des missions sur Mars qui ne pourront – au mieux – être organisée qu'à partir de 2030 !

Le Bangkok Post s'est passionné pour les travaux d'un scientifique danois au large des îles Féroé, Bogi Hansen. Les îles Féroé sont un archipel danois à mi-chemin entre l'Islande et la Norvège. M. Hansen passe son temps de scientifique à sonder le Gulf Stream dans l'Atlantique Nord avec son sonar. Le Gulf Stream, vous le savez, c'est ce courant marin d'origine tropical qui passe notamment au large des côtes françaises et dont on dit qu'il rend nos hivers plus doux. Or une des théories les plus catastrophistes de ces dernières années à propos du réchauffement climatique, c'est qu'en fondant, la calotte glaciaire de l'arctique affaiblirait d'autant le Gulf Stream. Ce qui finirait par provoquer une sorte de nouvelle ère glaciaire en Europe occidentale.

Et bien en fait, le professeur Hansen et, avec lui, un centre de recherche sur le climat de Bergen, en Norvège, pensent exactement l'inverse. En clair, non seulement le Gulf Stream n'est pas prêt de s'affaiblir au point de s'arrêter, mais en s'affaiblissant légèrement, il pourrait permettre à l'Europe de ne se réchauffer "que" de deux ou trois degrés dans le siècle à venir, contre 3 à 4° pour le reste de la planète.

C'est d'autant plus vrai, ajoute cette fois – et toujours dans le Bangkok Post – un autre scientifique de l'université de Columbia, Richard Seager, que cette histoire de Gulf Stream qui rendrait les hivers européens plus doux serait un mythe. En fait, explique le docteur Seager, "le Gulf Stream n'est capable à lui tout seul que d'ajouter deux ou trois degrés sur terre". C'est très peu lorsqu'à la même latitude, on constate des différences de 15 à 20° en hiver entre l'Europe et l'Amérique.

Et puis, histoire de continuer à briser des tabous, je voulais vous parler des effets positifs du changement climatique en cours. Prenez le Groenland par exemple. Le Washington Post y consacrait une page entière ce week-end. Le Groenland, c'est la plus grande île du monde – c'est 4 fois grand comme la France – et c'est là que le réchauffement climatique est le plus visible. Le territoire est recouvert à plus de 80% par la glace et la banquise s'amenuise un peu plus tous les ans, délivrant toujours plus d'icebergs dans l'Atlantique Nord.

Mais le Washington Post a trouvé au moins deux heureux : le maire d'Ilulisat d'abord : une petite ville de 4 600 habitants à l'ouest du Groenland. Le maire en question, M. Frederiksen et sa ville ont la chance d'être installé au bord d'un glacier géant qui produit, bon an mal an, 20 milliards de tonnes d'iceberg (c'est-à-dire la quantité d'eau douce consommée par le France en une année). Et bien depuis que l'on parle de réchauffement climatique, son village est devenu LE must du tourisme écolo ! Sur place, l'office du tourisme a organisé des "réchauffement climatique tour" pour presque rien. Et ça marche !

Et puis il y a les paysans. Parce que sur les 56 000 Groenlandais, il y a aussi des paysans et des éleveurs. Et ces derniers ont remarqué que l'été durait plus longtemps, que l'herbe était plus riche et donc les moutons beaucoup plus gras. Sans compter qu'avec des hivers plus doux, on commence à réaliser sur place des expériences inédites, comme faire pousser des patates et autres légumes de toutes sortes.

Pour l'instant ce ne sont que des expériences, mais les paysans rêvent déjà que leur immense île glacée redevienne cette "Terre verte", ce "Green Land" qu'Eric le rouge avait colonisé au tournant de l'an mille avec quelques centaines de ses compagnons. Une aventure qui s'est achevée 4 siècles plus tard... Et vous savez pourquoi ? A cause d'un autre changement climatique justement : une mini-ère glaciaire cette fois.


Anthony Bellanger
Courrier International

*Photo :Melissa Battler
DR

Monday, July 23, 2007

*Le vice-premier ministre menace de bloquer le nouveau traité européen*


*** Le vice-premier ministre polonais Roman Giertych, également ministre de l'éducation nationale, a déclaré, vendredi 13 juillet, que son parti était prêt à quitter la coalition gouvernementale, afin d'empêcher la Pologne de ratifier le nouveau traité de l'Union européenne. "L'Allemagne tente d'imposer sa domination sur l'Europe et donc aussi sur la Pologne", a estimé ce dirigeant de la Ligue des familles polonaises, dans une interview donnée à Reuters.

Les négociations sur le contenu du traité ont fortement tendu les relations entre l'Allemagne et la Pologne, qui a demandé un nouveau système de vote limitant le poids de Berlin au sein de l'UE. M. Giertych, dont le parti s'était opposé à l'entrée de la Pologne dans l'Union en 2004, presse le premier ministre Jaroslaw Kaczynski de rouvrir le débat sur le système de vote.

CONTRE L'ENTRÉE DANS LA ZONE EURO

ll a également estimé que la Pologne devrait se battre pour repousser ou annuler son entrée dans la zone euro. "Pourquoi devrions-nous accepter l'euro alors que nous avons la croissance économique, un zloty fort, une inflation faible et un taux de chômage qui baisse ? Pourquoi empêcher le cœur de battre ?"

Après le limogeage, lundi 9 juillet, du vice-premier ministre et ministre de l'agriculture Andrzej Lepper, l'hypothèse d'élections anticipées est devenue plus probable en Pologne. Le Parlement européen a désigné la Ligue des familles polonaises comme étant en partie responsable de la montée de la xénophobie, du racisme et de l'homophobie dans le pays. Le vice-premier ministre polonais a répondu que la Pologne ne devait pas laisser l'UE lui imposer son idéologie.

LE MONDE avec Reuters
13.07.07

*Photo : REUTERS/KATARINA STOLTZ
Le vice-premier ministre polonais Roman Giertych veut empêcher la Pologne de ratifier le nouveau traité de l'Union européenne.

Thursday, July 19, 2007

*** 2007, le grand été de l'art ***

*** Il y a cet été trois grandes expositions d'art contemporain : la Documenta, la Biennale et les Skulpturprojekte. Un aperçu de la presse européenne montre que l'espoir d'assister à un inventaire de la création artistique contemporaine a été déçu. Ce que l'on considère aujourd'hui comme un "bon" art est sujet à controverse.

"C'est la plus mauvaise exposition que j'ai jamais vue", écrivait le critique britannique Richard Dorment à propos de la Documenta 12 de Kassel, dans le Daily Telegraph du 20 juin 2007. "Grâce à la Documenta, on peut à nouveau appréhender l'art", s'extasiait au contraire Thomas Wagner dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 16 juin 2007.

Il est rare qu'une exposition ait autant divisé les critiques du monde entier que la Documenta de Kassel cette année. Il faut dire que cette exposition quinquennale a l'ambition de dresser un inventaire de l'art contemporain. Elle constitue depuis 52 ans l'une des plus importantes expositions d'art au monde. "Où en est l'art aujourd'hui ? Où en sommes-nous aujourd'hui ?", s'interrogeait son fondateur Arnold Bode, professeur d'art à Kassel, lors de la première Documenta, à peine dix ans après la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Il semble aujourd'hui impossible de répondre à cette question, tant il est devenu difficile d'avoir une vue d'ensemble du paysage artistique.

Le quotidien britannique Independent a qualifié la saison 2007 de "Super été de l'art en Europe", puisque deux autres grandes expositions ont ouvert parallèlement à la Documenta. Münster propose ses Skulpturprojekte : tous les dix ans depuis 1977, la ville expose des sculptures dans les lieux publics. Et peu de temps auparavant c'était la Biennale de Venise qui ouvrait ses portes au public. Cette manifestation qui a lieu tous les deux ans a également pour vocation de présenter un panorama de l'art mondial contemporain. Elle fut inaugurée en 1895 selon le modèle de l'Exposition universelle qui avait eu lieu à Paris en 1867 : à Venise aussi, il y a une exposition centrale et des pavillons nationaux.

Les critiques sont de plus en plus nombreux à estimer que ce ne sont plus les grandes expositions ni leurs commissaires qui fixent les nouveaux canons, mais le marché. Est-ce qu'une foire internationale comme Art Basel – qui a ouvert peu après la Biennale, la Documenta et les Skulpturprojekte – propose donc un meilleur inventaire ?

Bâle : valeur marchande et index canonique

Dans un article publié par le quotidien suisse Le Temps, le 18 juin 2007, à l'occasion de Art Basel, Laurent Wolf a constaté une rupture : "Autrefois les seules expositions mondiales étaient la Biennale de Venise et la Documenta de Kassel. Les galeries opéraient sur des marchés régionaux où se déplaçaient les grands collectionneurs. Les artistes et les grandes institutions avaient encore l'initiative." La situation a changé : le marché de l'art s'est mondialisé.

L'historien d'art Beat Wyss est même allé un peu plus loin, dans le Süddeutsche Zeitung du 3 juillet 2007, en soutenant que le marché de l'art prenait de plus en plus la place des grandes expositions et que celles-ci avaient perdu leur fonction canonisante : "On parle toujours de la Documenta comme de la plus grande manifestation artistique – mais cela n'est plus que le vieux pieu d'un monde qui s'attache à de vieilles croyances. Avec ses cinq halls d'exposition et ses 113 artistes, elle fait pâle figure derrière Art Basel, où 300 galeries présentaient cette années 2000 artistes différents. Et des artistes de premier choix [...] La foire de l'art est devenu un index canonique."

Et Rose-Marie Gropp écrivait le 12 juin 2007, dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung, que Art Basel ne peut pas "se permettre de montrer les choses exténuées qui s'exposent actuellement à Venise ; elle veut et elle doit vendre. C'est la raison pour laquelle elle risque de devenir une contrepartie face à cette structure anémique que sont devenues les expositions ; car tous les participants à la foire ont gardé leurs meilleures pièces pour les montrer à Bâle – le Grand Tour oblige." Sa conclusion : Art Basel est une "Biennale améliorée".

Venise : des artistes épuisés

D'autres journalistes européens, cependant, expliquent ces "choses exténuées" présentées à Venise par l'effet négatif que le marché exerce sur l'art en tant que processus créatif.

En observant tous les yachts amarrés dans la lagune, la critique d'art britannique Charlotte Higgins a écrit dans le Guardian du 28 juin 2007 : "Un événement comme la Biennale de Venise a de moins en moins à voir avec l'art et de plus en plus avec les propriétaires de ces yachts". La glamourisation de la scène artistique menacerait "la gravité et la lenteur" du travail artistique.

Vincent Noce écrivait dans son compte-rendu de la Biennale pour le quotidien Libération, le 11 juin 2007 : "Jamais il n'y eut autant d'argent brassé autour de l'art vivant." Niklas Maak s'est également déclaré peu convaincu par ce qu'il a vu à Venise, estimant dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 8 juin 2007 que le boom du marché de l'art nuisait à l'autonomie de l'art : "Le problème n'est pas, comme autrefois, qu'on s'y intéresse trop peu, mais au contraire qu'on s'y intéresse trop. Les artistes et les commissaires n'arrivent plus à suivre la demande de production d'œuvres." Les artistes sont, d'après Niklas Maak, "épuisés par ces innombrables foires et biennales", et ne "servent que de pâles et tièdes copies de ce qu'ils ont toujours fait."

Kassel : un contrepoids à la folie du marché

A la différence de la Biennale, la Documenta 12 de Kassel a été présentée par ses commissaires Roger M. Buergel et Ruth Noack comme un contrepoids au marché de l'art. Ainsi ont-ils volontairement omis de publier la liste des artistes avant l'ouverture de l'exposition – puisque la participation d'un artiste à cette manifestation fait monter sa valeur marchande avant même la date d'ouverture. Maintenant, la presse européenne est divisée sur la question de savoir si la Documenta s'est vraiment distanciée du marché et de quelle façon. Un certain nombre de critiques d'art se demandent si la position de Buergel et Noack est valable en soi et si elle ne constitue pas justement le problème de l'exposition.

Guy Duyplat a observé dans la Libre Belgique du 19 juin 2007 que Buergel avait "volontairement adopté une démarche anti-marketing", mais qu'après "les paillettes de Venise » l'exposition de Kassel avait laissé l'impression d'une "unif un peu austère de l'art actuel". En bref, la Documenta 12 est "anti-spectaculaire".

De même, Béatrice de Rochebouet a qualifié la Documenta, dans le Figaro du 25 juin 2007, "d'université d'été de l'art contemporain". Mais elle était aussi d'avis que la 12ème édition de Kassel avait réussi à rompre avec des attentes essentiellement définies par le marché. Holger Liebs, en revanche s'est montré peu convaincu par l'exposition, comme il l'a expliqué le 16 juin 2007 dans le Süddeutsche Zeitung : "Cette manifestation fait trop souvent penser au cabinet de curiosités d'un savant un peu excentrique [...] La distance par rapport au marché de l'art n'est quand même pas une valeur en soi."

Münster : le grand gagnant de la saison

La manifestation de Münster, Skulptur Projekte a été jusqu'à présent la moins critiquée. "Une exposition exquise, avec des œuvres légèrement tâtonnantes, mais précises et intelligentes", a proclamé Henrike Thomsen dans le Tageszeitung du 16 juin 2007. Dans Le Temps du 19 juin 2007, le journaliste suisse Philippe Mathonnet juge également le choix des œuvres pertinent – à la différence de la Biennale ou de la Documenta, "où les œuvres ont été sélectionnées pour servir des propos théoriques".

Grâce à la clarté du cadre – il s'agit de sculptures exposées dans l'espace public – Münster semble avoir réussi ce que les autres expositions n'ont pas su faire : un état des lieux de l'art contemporain.

Comme l'analyse Niklas Maak dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 16 juin 2007, Münster montre combien le concept d' "espace public" et les représentations que l'on se fait d'une sculpture ont changé depuis les premiers Skulptur Projekte de 1977. Cet avis est partagé par Nikola Kuhn dans le Tagesspiegel du 18 juin 2007 : selon elle, les gagnants de l'été 2007 sont les Skulptur Projekte de Münster, "dont l'étude à long terme cherche des réponses à une interrogation précise."

Où en est l'art aujourd'hui ?

Il semble que cet état des lieux ne puisse se faire que dans le cadre d'un domaine restreint. Les expositions géantes n'en sont pas capables, il leur manque un fil rouge et leurs réponses concernant la qualité de l'art contemporain et ses enjeux restent trop partiales. Le choix des artistes divise, et la qualité des œuvres présentées ne fait pas davantage l'unanimité.

Dans le quotidien suisse Tagesanzeiger du 16 juin 2007, Barbara Bastings allait même jusqu'à qualifier la Documenta d' "emballage trompeur teinté de dadaïsme". Mais le marché de l'art, avec les sommes astronomiques qu'il brasse, ne donne guère plus de certitudes, sans compter que "cette grande frénésie artistique", comme l'écrivait Niklas Maak dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 14 janvier 2007, pourrait bien finir par s'évaporer un jour.

de Nina Diezemann

Eurotopics

*Documenta 12: Peter Friedl "The Zoo Story"
Photo: AP

***Pour une valorisation du manque d'ambition***

*** La fondation Joseph Rowntree a émis un rapport mardi 17 juillet, qui met en évidence l'écart croissant entre les riches et les pauvres au Royaume-Uni.

Deborah Orr affirme que les efforts pour améliorer la situation ont échoué en raison de l'attitude hostile vis-à-vis du 'manque d'ambition' reproché aux pauvres.

"Je pense qu'il est peut-être temps de commencer à se demander si 'le manque d'ambition' peut être quelque chose que nous pouvons apprendre à accepter et même à apprécier. (...) Conservateurs et travaillistes méprisent 'le manque d'ambition' et cherchent à être répressifs vis-à-vis de ceux qui le revendiquent. Ces attitudes répressives (...) se manifestent dans l'idée que quitter l'école à 16 ans est si honteux que cela doit être interdit. (...) Pourtant nous réclamons que les gens qui 'manquent d'ambition' fassent des emplois de base, avec engagement et fierté, et sans se plaindre. Mais en même temps, nous sommes convaincus que le 'manque d'ambition' est le fléau de notre époque."
(18.07.2007)

Eurotopics

Royaume-Uni - The Independent

*Lien ci-dessus : anglais!

Tuesday, July 17, 2007

***Diversité culturelle et cohésion des équipes...***


***Dans l'entreprise, la mondialisation se traduit par la présence de salariés d'horizon et de culture totalement différents. Quand un Allemand, un Brésilien ou un Chinois se côtoient, la cohésion de l'équipe peut s'avérer délicate !

" Il y a quelques années, j'ai assisté à une réunion de responsables de filiales d'une grande entreprise, raconte Olivier Meier, professeur à Paris-Dauphine et Paris-XII. Le responsable italien voulait motiver son équipe commerciale en instaurant une prime. Son collègue néerlandais récusa cette proposition en la taxant de démagogique. Vexé, l'Italien quitta la salle, se sentant personnellement insulté par ces propos. Pourtant, le Néerlandais émettait simplement son avis professionnel et, en aucun cas, il n'avait voulu porter atteinte à l'ego de son collègue. La culture latine ne fait pas de clivage entre vie professionnelle et vie privée. Un cas classique de clash lié à une incompréhension culturelle. " Cet exemple montre bien les difficultés pour des collaborateurs de culture différente à travailler ensemble.

Un challenge au quotidien pour le manager qui devra souder ses équipes, au risque " d'assister rapidement à une radicalisation des dysfonctionnements et une amplification des conflits, prévient Jean-Jacques Pirez, consultant et formateur chez Demos. Statistiquement, le turnover est plus important dans les équipes multiculturelles que dans les groupes de culture hétérogène car les risques de frictions et de mal-être des collaborateurs sont plus fréquents. "

Au contraire, menées avec intelligence et compréhension, ces équipes sont un enrichissement formidable pour l'entreprise, et notamment un avantage concurrentiel primordial. Dans son livre Manager une équipe multiculturelle, Joseph Aoun y voit un moyen de " mieux saisir les enjeux universels pour mieux s'adapter " et " un atout supplémentaire sur le plan relationnel ", en assurant des relations privilégiées avec des clients et partenaires d'origine diverse.

Apprendre sur chaque culture
Pour commencer, " il y a des choses que l'on doit apprendre sur chaque culture pour éviter les incompréhensions culturelles ", prévient Claude Desbordes, directeur du cabinet Mastership. Alors que les Asiatiques vont sourire à tout-va en signe d'accueil, le Russe considérera un sourire trop insistant comme un manque de sérieux. Quand, en signe de respect, le Français salue son interlocuteur droit dans les yeux, le Japonais, lui, baisse le regard. Le Japonais pense que son interlocuteur est arrogant, le Français trouve le Japonais trop timide. " On pourrait faire un catalogue des écarts culturels, ironise Claude Desbordes. Il existe d'ailleurs là-dessus toute une littérature que les managers doivent lire et faire lire à leurs collaborateurs ! "

Il existe toutefois quelques grands thèmes de différenciations culturelles à maîtriser. La distance hiérarchique, par exemple. Dans les pays anglo-saxons, en Allemagne, dans les pays scandinaves, il y a moins de niveaux hiérarchiques, mais une grande délégation de pouvoir et une remise en cause possible des décisions de l'autorité, contrairement à la France, la Belgique, ou l'Amérique du Sud. Autre exemple : le Français, le Japonais, le Belge, aime justifier sa position par son diplôme, alors que l'Allemand, l'Anglais, l'Américain, valorisera le parcours professionnel et l'expérience. Encore un exemple : la gestion de l'espace entre les individus. Certains ont besoin de toucher pour communiquer (Latins, Africains, etc.), là où d'autres mettent une distance physique avec leur interlocuteur (Anglo-Saxons).

Le challenge : avoir la curiosité de découvrir l'autre
L'important, c'est donc d'avoir la curiosité de découvrir l'autre sous toutes ses facettes. Et partager cette curiosité est un challenge que doit impérativement relever le manager. " Apprendre à connaître chaque culture pour éviter de braquer dès le départ un certain nombre d'acteurs est primordial. Tout passe par la communication ! ", prévient Olivier Meier. " Il faut impérativement créer des réunions, des occasions de se voir pour mieux se connaître, renchérit Claude Desbordes. Chacun comprendra mieux pourquoi celui-là est plus lent que l'autre, pourquoi ce collègue est plus susceptible qu'un autre, etc. " Il va falloir également aider chacun à trouver sa place dans l'organisation de l'entreprise ou du service : " Pour cela, il faudra réussir à dépasser les clivages culturels en définissant une culture spécifique au périmètre de référence - entreprise, service ou même étage -, explique Jean-Jacques Pirez. On fixe une règle du jeu expliquée et reconnue par tous, on associe les différents membres de l'équipe afin de résoudre des problèmes techniques ou d'instaurer collégialement des processus. " Olivier Meier abonde dans ce sens : " On arrive à dépasser les clivages culturels quand l'ensemble des acteurs se retrouvent sur des données objectives, des bases techniques et chiffrées. " Enfin, pour ouvrir les horizons culturels de chacun, il n'y a pas mieux que les voyages : " Inciter ses salariés à partir travailler quelque temps dans une filiale à l'étranger est un plus indéniable, constate Claude Desbordes. Ils reviennent avec une vision différente sur le monde, une meilleure compréhension de l'interculturalité. Mais attention à ne pas les faire partir en groupe, sous peine de les voir passer leur temps ensemble ! "

" Il faut toujours un temps d'adaptation. " :

Troisième constructeur mondial d'avions commerciaux, la société Embraer, d'origine brésilienne, compte 19 000 salariés à travers le monde. En France, les 200 salariés sont originaires de plusieurs pays : une majorité de Français, une vingtaine de Brésiliens, une quinzaine de Portugais, une petite dizaine de Hollandais, et quelques autres nationalités. " Quand, en 1999, l'entreprise connaît une forte croissance, le réflexe premier des dirigeants brésiliens a été d'envoyer en France des expatriés brésiliens aux postes clés de management, explique Antonio Duprat, directeur administratif et financier. Une erreur vite corrigée car nous nous sommes rendu compte que des cadres locaux, très compétents, se démotivaient en voyant les postes intéressants réservés aux Brésiliens. Nous avons donc tout réorganisé pour promouvoir des cadres locaux ; même si le management reste un management à la brésilienne, un mixte entre la culture américaine et latine. Les Français et les Brésiliens ont une manière différente de fonctionner. Par exemple, les Brésiliens sont moins directs, ils ont beaucoup de difficultés à dire non et sont parfois surpris des réactions des Français. Il faut toujours un temps d'adaptation ! " Une fois par an, 3 salariés sont envoyés une semaine au Brésil avec leur conjoint pour découvrir la maison mère et faire un peu de tourisme, histoire de mieux s'imprégner de la culture locale. Enfin, même si la langue de communication au sein de l'entreprise reste l'anglais, des cours de langue sont proposés pour faciliter le rapprochement des cultures. " Les Français sont reconnaissants de voir leur manager faire l'effort de parler leur langue, et inversement ! "

À ne pas faire ! :

• Minimiser les tensions et attendre l'éclatement du conflit avant de suivre une formation ou de se faire aider.
• Dévaloriser ceux qui pointent du doigt les dysfonctionnements.
• Arriver en tant que prédicateur et dire " aimez-vous les uns les autres ", sans chercher à faire comprendre aux autres les différences culturelles qui les opposent.
• Imposer ses propres normes culturelles. Il faut gérer les écueils d'une culture dominante pour éviter l'étouffement des autres.

par Florence Jarry
TPE-PME
16/07/2007

Friday, July 13, 2007

*Point de presse hebdomadaire : PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE*

*** Point de presse hebdomadaire de M. David MARTINON, Porte-parole.
PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE


Paris, le jeudi 12 juillet 2007

Point de presse du Porte-parole

Je commence cette conférence de presse par l'agenda international du Président de la République.


Le lundi 16 juillet, le Président de la République se rendra à Toulouse pour un sommet franco-allemand, avec la Chancelière Allemande, Mme MERKEL. A 11 h 25, la Chancelière et le Président - qui sera accompagné de Mme LAGARDE, ministre de l'Economie et des Finances et de l'Emploi - se retrouveront sur le site d'Airbus pour une réunion de travail sur le thème de la gouvernance d'EADS. Après un déjeuner avec des salariés allemands et français d'Airbus, en présence de M. GALLOIS et de M. ENDERS, le Président et la Chancelière rencontreront les actionnaires du groupe à 12 h 30 avant de visiter une chaîne de montage de l'Airbus A380.
Cela fait plusieurs mois que Nicolas SARKOZY réfléchit à l'avenir d'EADS. Il avait déjà évoqué la nécessité d'une réforme de la gouvernance d'EADS, lors de sa visite sur le site d'Airbus le 5 mars dernier, alors qu'il était ministre de l'Intérieur et candidat. Le 16 mai 2007, jour de sa prise de fonction, il a évoqué ce projet d'un sommet franco-allemand à Toulouse lorsqu'il avait rendu sa première visite de Président à Mme MERKEL, à Berlin. Il était retourné à Toulouse le 18 mai et avait souligné les enjeux de cette réunion franco-allemande devant les salariés du groupe, notamment à la cantine, lorsqu'il avait déjeuné avec eux. Vous l'avez compris, le Président de la République attache beaucoup d'importance aux discussions qui auront lieu ce lundi 16 juillet.

Sur le fond, je ne peux pas vous en dire beaucoup plus aujourd'hui, parce que le travail continue en ce moment. Pour planter le décor, je peux vous dire que les discussions se passeront dans un climat de confiance et de sérénité. Il faut continuer à travailler dans le sens d'une normalisation de la vie de l'entreprise et notamment de sa direction. Certes, il serait bon qu'EADS élargisse son pacte d'actionnaires, et que le groupe s'ouvre à de nouveaux partenaires, de préférence industriels, pour financer le lancement de nouveaux appareils dont l'A350 XWB et pour surmonter le handicap de l'Euro fort. Mais le Salon du Bourget a démontré l'excellente santé commerciale d'Airbus qui, en 2007, est repassé devant Boeing en nombre de commandes (680 commandes fermes contre 554 pour Boeing) et en nombre de livraison (231 pour AIRBUS contre 220 pour Boeing). Ces résultats rappellent ce qui est essentiel aux yeux du président, et de tous : Airbus continue à faire de bons avions et EADS a la confiance de ses clients. La priorité doit donc rester le bon fonctionnement de l'entreprise, la santé et la croissance du groupe qui assure la pérennité de ses résultats et de ses emplois. L'équilibre franco-allemand dans EADS est essentiel et se poursuivra, mais il ne faut pas perdre de vue qu'en cette matière, l'essentiel est dans les résultats. L'essentiel se joue au niveau des commandes et des salariés. Airbus est un champion européen, numéro 1 mondial dans son secteur et c'est le plus important.

La deuxième partie du Sommet franco-allemand se déroulera à la Préfecture de Toulouse où aura lieu une réunion de travail en format Blaesheim traditionnel. Je vous rappelle que c'est le nom que l'on donne à ces sommets informels qui réunissent de manière régulière le Président et la Chancelière assistés de leurs ministres des Affaires Etrangères. Ces sommets, institués en 2001, après le Conseil européen de Nice, sont des moments privilégiés pour aborder tous les sujets de fond, pour débattre des questions européennes et pour harmoniser nos positions de négociations. Pour information, la rencontre de Toulouse sera la vingt-huitième en format Blaesheim. Le Président et la Chancelière vont parler d'EADS et d'un certain nombre d'autres dossiers industriels, notamment Galileo. Ils évoqueront également les grands dossiers européens et internationaux, moins d'un mois après le Conseil européen de Bruxelles qui a permis la relance institutionnelle de l'Europe, et une semaine après la venue du Président SARKOZY à l'Eurogroupe, où il a redit à nos partenaires sa détermination à mener les réformes nécessaires et à poursuivre les efforts budgétaires de la France. Sur le traité simplifiée, il est absolument essentiel que la France et l'Allemagne poursuivent leur concertation durant la conférence intergouvernementale. Sur les questions économiques, il sera bien sûr question de l'Eurogroupe. Dans la lettre de mission rendue publique hier, le Président a d'ailleurs demandé à Christine LAGARDE de réfléchir aux moyens d'améliorer la gouvernance économique en Europe dans le respect de l'indépendance de la Banque Centrale européenne.

Permettez-moi maintenant de vous faire un petit compte rendu des dernières rencontres du Président. Le Président SARKOZY a reçu ce matin M. SOLANA, avec lequel il a évoqué un certain nombre de questions régionales d'actualité comme le Kosovo ou le Darfour. Sur le Darfour, ils sont bien évidemment d'accord pour tout faire afin d'accélérer le déploiement de la force hybride. Les discussions sont en cours au Conseil de Sécurité depuis hier pour essayer de trouver un accord sur une résolution autorisant le déploiement de la force hybride, suite à la conférence de Paris qui a permis l'accélération du processus. Ils ont également parlé de l'Iran et des menaces de prolifération nucléaires, avant d'évoquer le renforcement de l'Europe de la défense.

Par ailleurs, le Président sort à l'instant de son entretien avec le Président de la République d'Arménie, Robert KOTCHARIAN. Les deux chefs d'Etat ont notamment évoqué un certain nombre de dossiers de coopération culturelle puisque, comme vous le savez, cette année a été marquée par le grand succès de la saison culturelle " Arménie, mon amie " en France. Cette initiative a permis l'organisation de plusieurs centaines de manifestations en France, et a contribué à mieux faire connaître la splendeur de la culture arménienne. Le Président KOTCHARIAN a remercié le Président SARKOZY pour la réussite de ces événements qui ont beaucoup marqué nos amis arméniens, et nous ont beaucoup plu. Les deux hommes ont également évoqué les échanges commerciaux entre leur deux pays, en constatant que ceux-ci étaient encore trop modestes. De part et d'autre, il y a une réelle volonté d'aller plus loin, d'en faire beaucoup dans ce domaine. Le Président KOTCHARIAN a fait un certain nombre de demandes, notamment dans le domaine de la banque et des assurances. Ils ont donc prévu de continuer à travailler sur ce thème. Ils ont aussi parlé d'un certain nombre de questions régionales puisque l'Arménie a quelques grands voisins dont la Russie, l'Iran et la Turquie. L'Arménie a de bons rapports de voisinage avec tous ces pays, ce qui rend son point de vue particulièrement intéressant.

J'annonce maintenant la suite de l'agenda de Nicolas SARKOZY. Le Président recevra lundi 16 juillet à 18 h 00, le Président de la Cour Suprême américaine, le Chief Justice, John ROBERTS, qui sera accompagné par trois autres membres de cette institution : les juges KENNEDY, GINSBURG et BREYER, qu'il avait d'ailleurs déjà rencontrés à Washington. C'est une rencontre importante parce que la Cour Suprême est au cœur des institutions de la démocratie américaine. Elle joue un rôle déterminant dans la vie politique, mais aussi dans la vie sociale et économique du pays. Le Président se réjouit de pouvoir rencontrer plusieurs de ses membres éminents à l'occasion de leur visite à Paris.

Le Président SARKOZY rencontrera, mercredi 18 juillet à 16 heures, son Altesse le Prince ALBERT de Monaco. Les deux hommes parleront principalement de la relation franco-monégasque. Les relations entre la France et la Principauté sont exceptionnelles, presque intimes. Le Président veut évidemment préserver ce lien d'exception. Cette rencontre sera aussi l'occasion d'aborder un certain nombre de sujets d'intérêt commun, notamment les sujets liés à la protection de l'environnement. Le souverain monégasque s'est beaucoup engagé sur ces questions là, qui sont aussi au cœur du projet présidentiel du Président SARKOZY.
Le même jour, à 17 heures, le Président recevra le Président de la République du Bénin, M. Boni YAYI. C'est une rencontre importante. La première rencontre entre les deux hommes remonte à mai 2006, à l'occasion du déplacement en Afrique de Nicolas SARKOZY, alors ministre de l'Intérieur. Le Président avait alors tenu à se rendre au Bénin parce que le Bénin est un modèle de démocratie et de bonne gouvernance sur le continent africain. A Cotonou, le Président avait rappelé que le Bénin avait été un des premiers pays africains à tirer toutes les conclusions de la chute du mur de Berlin en tournant pacifiquement le dos au communisme dès 1989. Il avait également rappelé que c'est à la transition démocratique au Bénin que le Président MITTERRAND avait fait référence lorsqu'il avait prononcé son célèbre discours de LA BAULE en juin 1990. Les dernières élections présidentielles en mars 2006, qui ont vu la victoire de Boni YAYI avec un taux de participation dépassant les 80 %, ont été une nouvelle preuve de la vitalité de la démocratie béninoise qui en est à sa troisième alternance franche, troisième alternance réussie. Le choix de Boni YAYI pour le Bénin, c'est le choix de la bonne gouvernance qui est la condition du développement. Tout cela montre que pour le Président, il n'y a pas d'exception africaine au sens où il n'y a pas de spécificité culturelle qui justifierait une quelconque incompatibilité entre l'Afrique et la démocratie. Cette idée entre en résonance avec ce qu'il dit régulièrement sur le fait que les pays qui, comme le Bénin, respectent les principes de l'Etat de droit, de la démocratie et de la bonne gouvernance, doivent être plus aidés que les autres.

Le jeudi 19 juillet, le Président SARKOZY recevra M. Idriss DEBY ITNO, Président de la République du Tchad à 16 h 30. La question du Darfour sera au cœur de cet entretien. Le conflit au Darfour a des répercussions dramatiques dans l'Est du Tchad. On estime actuellement à 200.000 le nombre de Darfouriens réfugiés au Tchad et à 150.000 le nombre de déplacés, à l'intérieur du Tchad, à cause du conflit au Darfour. C'est pour venir en aide à ces populations qu'à la suite de la réunion de Paris sur le Darfour, la France a décidé d'organiser un pont aérien humanitaire en direction des camps situés sur la frontière entre le Tchad et le Darfour. La bonne nouvelle, c'est que depuis quelques jours d'autres partenaires européens se sont joints à la France pour organiser et faire fonctionner ce pont aérien. Le Darfour sera donc au cœur de cet entretien avec le Président tchadien.

Le Président recevra le vendredi 20 juillet à 12 h 30, le Cheik Khalifa bin Zayyed AL NAHYAN, Président des Emirats arabes unis, pour un entretien suivi d'un déjeuner de travail. Je vous rappelle que le 27 juin, le Président avait reçu le Cheikh Mohammed bin Zayed AL NAHYAN, frère du Président AL NAHYAN et Prince héritier d'Abou Dabi. Les relations entre la France et les Emirats arabes sont particulièrement denses. Ils sont notre premier client et la première destination de nos investissements au Moyen-Orient. Nous entretenons avec eux des liens étroits dans le domaine de la défense, avec un accord de défense qui date de 1995. Notre coopération s'est également beaucoup enrichie sur les plans culturel et éducatif, avec notamment l'installation d'une antenne de la Sorbonne à Abou Dabi et la création du Louvre d'Abou Dabi. Cette rencontre sera aussi l'occasion pour les deux hommes d'évoquer largement les sujets régionaux.

Passons maintenant à l'agenda national.


Mercredi prochain (18 juillet), à 18 heures, le Président se rendra au Carrousel du Louvre à l'invitation des cadres de l'UMP, soit un parterre d'à peu près 2000 personnes. Le Président souhaite, par ce geste, remercier les cadres de l'UMP pour leur travail, leur engagement lors des deux derniers scrutins, c'est-à-dire lors des quatre dimanche importants des mois de mai et juin 2007. Le Président aura l'occasion de leur parler, dans un discours, du lien personnel fort qu'il entend garder avec sa famille politique.

Le jeudi 19 juillet à 11h30, le Président de la République recevra au Palais de l'Elysée des chefs d'entreprises ayant développé l'actionnariat salarié de manière durable et significative dans leur groupe. Ces derniers lui feront part de leur expérience et lui soumettront chacun des propositions pour encourager l'actionnariat salarié en France. Nicolas SARKOZY s'intéresse depuis longtemps à ce dispositif qui permet aux salariés, par des mécanismes collectifs et facultatifs, d'acquérir des actions de leur entreprise. C'est une forme d'actionnariat qui recueille une forte adhésion tant chez les salariés que chez leurs dirigeants, comme le Président a pu le constater dans les nombreuses entreprises qu'il a visitées pendant la campagne électorale. L'intérêt de l'actionnariat salarié est multiple car c'est une formule gagnant-gagnant : il incite les salariés à s'impliquer davantage dans le développement de leur entreprise et peut même les conduire à participer à ses instances de gouvernance. En outre, grâce à cette formule, ils se constituent un patrimoine. Quant à l'entreprise, ses actionnaires salariés peuvent l'aider à préserver son indépendance en cas d'initiative hostile.

Pour développer l'actionnariat salarié, le Président de la République compte sur l'expérience et les propositions de 7 chefs d'entreprises exemplaires dans ce domaine : Xavier FONTANET d'ESSILOR, Arnaud MULLIEZ d'AUCHAN, Martin BOUYGUES de BOUYGUES, Francis LEMOR de STEF TFE (transport et entreposage frigorifique), François ENAUD de STERIA (services informatiques), François BERTRAND de LATECOERE (sous-traitant aéronautique) et Jack GAMARD de DACTYL BURO (négoce de papeterie, mobilier, informatique). Dans des entreprises de tailles et d'activités différentes, ces dirigeants ont pu constater les bienfaits de l'actionnariat salarié. Les études réalisées en France relèvent une productivité plus élevée, un plus faible taux d'absentéisme, un moindre turnover et un meilleur climat de travail. En termes de pouvoir d'achat, l'exemple d'AUCHAN montre que l'impact est loin d'être négligeable : 97% des salariés en France (près de 55 000) sont actionnaires et leur patrimoine moyen est de 23 000 euros. Chez LATECOERE, les salariés sont le premier actionnaire avec 15% du capital. Ils participent directement à la gouvernance de l'entreprise puisque sur les 13 membres du conseil de surveillance, 4 sont des salariés. Le cas de la PME DACTYL BURO illustre quant à lui comment une entreprise en difficulté a pu être reprise en 1990 par 150 de ses propres salariés qui ne voulaient pas lâcher leur société.

A travers ces exemples, le Président veut montrer que pour les salariés l'actionnariat est autant un moyen d'être mieux associé au développement de l'entreprise qu'aux fruits de sa croissance.

J'imagine que vous vous attendez à ce que je vous donne des éléments de calendrier sur la réforme institutionnelle. Tous ces éléments sont prêts mais comme vous le savez, le Président s'exprimera à 18h30 à Epinal sur l'ensemble de ces questions donc il serait malvenu que je vous donne des indications dès maintenant. Le Président précisera tout à l'heure à la fois la philosophie des institutions, les têtes de chapitres de la réflexion qu'il souhaite voir ouvrir et les éléments de méthode.

QUESTION - Est-ce que vous avez des nouvelles de Jack LANG et que pense l'Elysée du trouble semé à gauche, au PS, après les gestes d'ouverture ?

David MARTINON - Je n'ai pas de commentaire à faire sur la vie interne du parti socialiste. Quant à Jack LANG, comme je vous l'ai dit, c'est une personnalité éminente de la vie politique française qui a certainement beaucoup de conseils, d'avis, d'analyses particulièrement judicieux à apporter à la réflexion générale.

QUESTION - A propos du 14 juillet, vous avez annoncé pas mal de changements : pas d'interview, une garden party resserrée qui fait la part belle aux anonymes, un grand concert populaire le soir, pas de grâce Présidentielle… Pouvez-vous nous expliquer quelle est la volonté du Président Sarkozy derrière tout cela ? Y a-t-il un message ? Est-ce la rupture, façon 14 juillet ?

David MARTINON - Il y certainement un changement de style, d'ailleurs vous le dites vous-même. Le Président veut faire plusieurs choses. D'abord, en ce qui concerne la partie militaire de l'événement, il veut donner un caractère européen au défilé pour montrer que la France entend jouer son rôle en Europe. C'est pour cette raison qu'il a souhaité inviter des contingents des 26 autres pays d'Europe. Le plus extraordinaire est le fait que chacun des 26 autres pays aient effectivement envoyé un contingent. On peut penser que cela va de soi pour certains pays - vous vous souvenez que les Allemands avaient déjà envoyé un détachement il y a quelques années - mais, de la part d'un certain nombre de pays neutres, c'est un geste absolument remarquable et exceptionnel. Pensez notamment au Danemark qui n'avait, jusqu'ici, jamais envoyé de contingent dans des fêtes nationales, au nom de sa neutralité. Les danois envoient cette année un petit groupe de policiers qui ont participé à des opérations de gestion de crise civile dans le cadre européen. Voilà le premier message du défilé. Vous verrez qu'il y en aura d'autres sur le thème de l'Europe, comme la présence du Président BAROSO, la présence de M. SOLANA, de M. PÖTTERING, Président du parlement européen, de M. SOCRATES, Premier ministre du Portugal et Président en exercice de l'Union Européenne depuis le 1er juillet. Ce sont des signaux très forts de cette orientation, parfaitement opportuns après un Conseil Européen qui a permis de sortir l'Europe du blocage politique.

Le deuxième message que le Président veut envoyer est un appel à la Nation qui doit tendre la main aux victimes. Ont été invités à la garden party plusieurs centaines de Français qui ont, comme le dit le Président, " mis un genou à terre " cette année. Son souhait est de montrer que, pour ces personnes, la Nation est là. Les victimes seront invitées à la fois au défilé et à la garden party, en compagnie des héros, qui sont bien souvent des héros anonymes et à qui il convient que la Nation rende un hommage particulier le jour de la fête nationale.

Le troisième message du Président, c'est que le 14 juillet doit être une fête populaire, au sens ou elle doit toucher le plus grand nombre. C'est pour cette raison qu'il a décidé d'offrir un grand concert au Champs de Mars, concert gratuit qui sera donc accessible au plus grand nombre, " le Concert de la Fraternité ". Le concert rassemblera, d'une part, Michel POLNAREFF, un très grand chanteur français qui est parmi les très rares à pouvoir toucher toutes les générations de Français, et d'autre part un certain nombre d'artistes européens comme Laura PAUSINI, ou encore Tokyo Hotel.

QUESTION - Qu'en est-il du dossier GDF-SUEZ ? Quand allons-nous avoir des nouvelles sur ce dossier ?

David MARTINON - Comme vous le savez, c'est un dossier qui en cours d'examen. Le Président de la République et le Premier ministre n'ont pas encore rendu de décision sur le sujet. Je ne peux donc même pas vous indiquer dès maintenant si ce sera dans les jours qui viennent.

Merci beaucoup.

Wednesday, July 11, 2007

***EUROPE : Une jeunesse puritaine***


"39 % des Européens de moins de 25 ans se prononcent contre les bonbons à l'école, le chocolat dans les hôpitaux, les grosses voitures et les voyages en avion qui polluent", s'étonne La Libre Belgique en citant une étude britannique affirmant que "l'on peut sans crainte qualifier un tiers des Européens de puritains". Un phénomène que le quotidien bruxellois constate également à l'échelle du royaume. "De tous les Belges, ce sont les moins de 25 ans qui, après les plus de 65 ans, ont les normes sociales les plus fortes, assure une récente étude belge. Certains comportements tels que le fait de s'enivrer ou de ne pas mettre la ceinture de sécurité en voiture sont décrits comme inacceptables par davantage de Belges de moins de 25 ans que par les trentenaires ou les quadragénaires." Les auteurs de l'enquête voient là un véritable "réveil éthique" de la jeunesse. "C'est dans les sciences et non pas auprès du pape que les nouveaux puritains vont chercher les arguments avec lesquels ils défendent les valeurs", explique William Nelson, un des auteurs de l'enquête britannique. "Les diététiciens plaident pour l'interdiction des aliments peu nutritifs, les climatologues pour moins d'automobiles, les cardiologues pour plus de sport. Consommer et profiter sans réfléchir est de moins en moins bien considéré par une frange croissante de la population."

Courrier International

11 juil. 2007

*Interview de M. Nicolas SARKOZY, Président de la République, accordée au quotidien tunisien As Sabah à l'occasion de son déplacement au Magreb*

*** Interview de M. Nicolas SARKOZY, Président de la République, accordée au quotidien tunisien As Sabah à l'occasion de son déplacement au Magreb les 10 et 11 juillet.

QUESTION - Immédiatement après votre élection, vous avez évoqué, dans un message à votre homologue, le Président Zine El Abidine BEN ALI, un projet de création d'une Union Méditerranéenne regroupant les pays de la région. Pouvez-vous nous donner les grandes lignes de ce projet et ses rapports éventuels avec le partenariat euroméditerranéen en cours ? Comment voyez-vous le rôle de la Tunisie dans un tel ensemble ?

LE PRESIDENT - J'ai toujours pensé qu'il fallait faire de la Méditerranée un espace de coopération. J'ai plusieurs fois eu l'occasion de le dire : en tournant le dos la Méditerranée, l'Europe a cru tourner le dos à son passé ; elle a en fait tourné le dos à son avenir. L'avenir de l'Europe et de la France, j'en suis convaincu, se joue aussi, et peut-être d'abord, en Méditerranée.

Le projet d'Union de la Méditerranée a reçu un très bon accueil tant chez nos partenaires méditerranéens au sein de l'Union que dans les pays du Sud de la Méditerranée. A cet égard, je me réjouis que le Président BEN ALI se soit, lui aussi, montré particulièrement intéressé par ce projet. Par la position centrale qu'elle occupe en Méditerranée, à la jonction des deux bassins de notre mer commune, mais aussi parce qu'elle s'est toujours impliquée avec beaucoup de dynamisme dans les instances méditerranéennes, la Tunisie a un rôle déterminant à jouer dans la construction de cette Union. Et je ne doute pas qu'elle le fera.

L'objectif de cette Union, c'est de faire de la Méditerranée un espace de coopération et de solidarité. La France et la Tunisie partagent cette même ambition, d'une Méditerranée qui unisse au lieu de diviser et qui favorise le partage plutôt que de creuser le fossé entre pauvres et riches. Nous constatons tous que les institutions actuelles n'ont pas été à la hauteur de cette ambition, même si elles ont permis un certain nombre de progrès. Ces progrès doivent être conservés. Mais l'Union Méditerranéenne doit nous permettre d'aller au-delà. Sur la méthode je suis convaincu que cette Union doit se construire, comme l'Europe en son temps, sur des solidarités concrètes. Nous devons développer des projets concrets dans des domaines où un accord est possible rapidement : le développement durable ou l'intégration énergétique par exemple. Sur ces grands enjeux collectifs, nous pouvons obtenir très vite des progrès visibles.

QUESTION - La Tunisie et la France ont noué des relations fortes qui en ont fait des partenaires privilégiés. Comment voyez-vous les perspectives de cette coopération ?

LE PRESIDENT - L'approfondissement du partenariat entre nos deux pays est une priorité pour moi. Il y a entre la France et la Tunisie une amitié très forte, faite de respect et de confiance mutuelle, qui doit être préservée et développée.

Plus que jamais, la France doit être aux côtés de la Tunisie dans la "bataille pour l'intelligence". Cette bataille se joue d'abord dans l'enseignement supérieur. Les autorités tunisiennes l'ont bien compris et s'efforcent à la fois d'assurer l'accueil d'un nombre toujours plus grand d'étudiants et de maintenir un niveau de qualité qui a déjà fait ses preuves. Regardez, par exemple, l'excellente formation des cadres de haut niveau à travers les classes préparatoires et les écoles d'ingénieurs.

Une des nouvelles priorités de notre coopération est donc la professionnalisation des formations supérieures, c'est-à-dire une plus grande diversification des cursus, la recherche de nouveaux débouchés, ou encore le développement des enseignements technologiques et des licences professionnelles.
La "bataille pour l'intelligence", c'est aussi le renforcement de la capacité scientifique des chercheurs tunisiens par un partenariat structuré entre équipes et institutions dans des domaines prometteurs comme les technologies de l'information et de la communication ou les biotechnologies.

Une nouvelle impulsion doit être également donnée à la coopération en matière de recherche et d'innovation autour de projets relevant principalement des secteurs de l'énergie, de l'agroalimentaire, du textile et de la chimie.

C'est dans cette optique que la Tunisie et la France ont signé des accords de partenariat impliquant des pôles de compétitivité.

Ces processus de modernisation et de mise en réseau visent à assurer la construction progressive d'un véritable espace euro-méditerranéen de l'enseignement supérieur et de la recherche, au sein duquel la relation franco-tunisienne doit avoir un rôle moteur. C'est la raison pour laquelle le projet d'université franco-tunisienne avec l'université de Paris-Dauphine est, à mes yeux, si important. Il permettrait d'augmenter encore le rayonnement régional de la Tunisie.

Enfin, je souhaite que la France renforce son concours au programme de modernisation de l'administration publique tunisienne qui permettra l'adoption de modes de gestion modernes et efficaces et l'exploitation de nouvelles techniques liées à l'électronique.

QUESTION - Certains des immigrés d'origine maghrébine et arabe en France disent redouter l'éventualité d'un durcissement de la politique d'immigration de la France. Ces appréhensions sont-elles justifiées ?

LE PRESIDENT - La communauté tunisienne en France, près de 600.000 personnes, est l'une des plus importantes communautés étrangères. Parmi eux, deux tiers sont des double nationaux ce qui atteste d'une bonne intégration au sein de la société française. Les exemples de réussite de Tunisiens en France sont nombreux dans la culture, le système universitaire, la recherche, dans les affaires ou encore dans la haute-couture.

Le vote des Français a montré qu'ils souhaitent pouvoir mieux choisir et contrôler les personnes candidates au séjour sur leur territoire. C'est, je crois, la condition d'une meilleure intégration de ces hommes et de ces femmes dans la nation française, mais aussi d'un plus grand respect de leur dignité.

QUESTION - La France s'est caractérisée, au cours des dernières décennies, par une politique active dans ses relations avec le Monde arabe. Peut-on s'attendre à une continuité dans la politique extérieure française sur ce sujet, notamment pour ce qui est de la question palestinienne et de la situation en Irak et au Liban ? Quels rôles pourraient jouer la France et la Tunisie pour le règlement juste et durable des conflits au Moyen-Orient et dans le monde ?

LE PRESIDENT - Sur les crises du Moyen-Orient, la Tunisie et la France ont développé des visions très proches, fondées sur un certains nombre de principes forts : la sécurité d'Israël et le droit des Palestiniens à une patrie, la réconciliation nationale en Irak, et le dialogue entre toutes les parties au Liban. Nous savons que nous pouvons compter sur nos amis tunisiens, qui ne ménagent pas leurs efforts à titre bilatéral, comme dans les enceintes méditerranéennes et au sein de la Ligue arabe.

QUESTION - La guerre contre le terrorisme a suscité, en Occident, une vague d'incompréhension voire d'intolérance vis-à-vis des Musulmans, ce qui a rendu difficile le nécessaire dialogue entre les civilisations et entre les religions. Comment voyez-vous l'avenir de ce dialogue ? Dans quelle mesure est-il possible de prévenir ces effets pervers de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme qui l'alimente ?

LE PRESIDENT - La lutte contre le terrorisme passe, bien sûr, par l'action des services qui assurent la sécurité de nos nations respectives, et les relations qu'ils entretiennent sont, à cet égard, essentielles, car le péril est commun et pèse sur toutes nos sociétés.

Mais la répression ne saurait suffire. C'est bien souvent l'ignorance, et la méconnaissance de l'autre qui favorisent les comportements extrémistes. Au-delà des actions que mènent les gouvernements, j'estime qu'il incombe à chacun, et en particulier aux médias, d'assumer ses responsabilités en la matière et de favoriser la connaissance, la compréhension et le respect mutuels sans lesquels il n'est point de réel dialogue.
La Tunisie, de par sa culture, son histoire et sa situation géographique est, par excellence, terre de tolérance. Cet héritage l'a certainement aidé à saisir l'urgence du dialogue des cultures dans un contexte régional et international marqué par les violences et les incompréhensions. C'est pour cela qu'elle mène une politique volontariste en la matière et a accueilli plusieurs colloques remarquables autour de ce thème, rassemblant des représentants de tous les pays de la région et de toutes les religions.

Paru le mardi 10 juillet 2007

Présidence de la République

* Un Français à la tête du FMI ? *



*** Dominique Strauss-Kahn, un ancien ministre socialiste de l'Economie, a reçu le 10 juillet le soutien des 27 pays membres de l'UE pour être le candidat européen à la succession de l'Espagnol Rodrigo Rato à la tête du Fonds monétaire international (FMI). La presse européenne commente cette décision et souligne le déséquilibre dans l'attribution des postes internationaux.

Extraits des publications suivantes:
Suisse - Le Temps, Allemagne - Süddeutsche Zeitung, Italie - La Repubblica, Belgique - Le Soir

Suisse - Le Temps
Frédéric Lelièvre regrette qu'un débat n'ait pas eu lieu autour de cette candidature. "L'Union européenne a choisi 'son' candidat pour diriger le Fonds monétaire international. 'C'est notre tour', a-t-on entendu à Bruxelles. Il y a quelques semaines, Washington avait usé de ce même droit du seigneur pour placer un des siens à la tête de la Banque mondiale. Le monde change, mais Européens et Américains refusent de l'admettre. (...) Certes, Dominique Strauss-Kahn ne manque pas de compétences. Mais cela ne suffit pas, car ce choix reste avant tout politique. On attend encore les idées de 'DSK' pour le FMI pour que sa candidature soit légitime. Rappelons que le fonds se meurt. Son portefeuille de prêts ne représente plus que 11,8 milliards de dollars, huit fois moins qu'en 2004, avec la Turquie [qui] compte pour 75 % de ces crédits. L'Europe aurait au moins dû proposer plusieurs candidats, et susciter un vrai débat sur la mission de cette vieille institution." (11.07.2007)

Allemagne - Süddeutsche Zeitung
Nikolaus Piper critique la procédure de sélection du président du FMI. "Une fois de plus, la diplomatie française a imposé inopinément son candidat. C'est un grand succès pour le nouveau président Nicolas Sarkozy mais c'est un échec pour les autres Européens. (...) Une fois de plus, les petits pays européens n'ont pas été pris en compte. Imaginons que les Européens aient envoyé Leszek Balcerowicz, qui a converti autrefois l'économie polonaise au capitalisme, à Washington. Ils auraient ainsi transmis un signal clair aux pays émergents, leur faisant comprendre que leurs intérêts seraient enfin pris au sérieux. Mais cette solution était impensable étant donné le chaos qui règne actuellement au sein du gouvernement polonais." (11.07.2007)


Italie - La Repubblica
"La France s'apprête à établir un record dans la détention de postes internationaux. (...) Jean-Claude Trichet, Jean Lamierre et Pascal Lamy, tous Français, dirigent déjà respectivement la Banque centrale Européenne, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, et l'Organisation mondiale du commerce. [Avec Strauss-Kahn au FMI], la France aura réuni tous les grands fauteuils économiques que l'Europe peut occuper", rappelle Andrea Bonanni. L'éditorialiste estime que l'Italie est en perte d'influence à cause de "l'éternelle incapacité italienne à faire équipe, c'est-à-dire de laisser tomber les problèmes de politique interne pour se concentrer sur la politique internationale. Ses précaires équilibres en politique intérieure se heurtent à la demande de cohérence et de stabilité au niveau international. Ce n'est pas un hasard si Strauss-Kahn, un socialiste, est appuyé par un gouvernement de droite." (11.07.2007)

Eurotopic

Tuesday, July 10, 2007

*À Bruxelles, le président de la République a rassuré les grands argentiers de la zone euro sur l'ampleur des réformes à venir en France. *


*** Déficits : Sarkozy donne des gages à l'Europe

ATTENDU de pied ferme par les ministres des Finances de l'Eurogroupe, inquiets des risques de relâchement budgétaire français, Nicolas Sarkozy leur a donné les gages de rigueur qu'ils attendaient. « Nous ferons tous les efforts pour atteindre l'équilibre budgétaire en 2010 », a promis le président de la République, alors que jusqu'ici le gouvernement français n'évoquait qu'une seule date pour atteindre le zéro déficit : 2012. Autre promesse présidentielle : le fruit des recettes extraordinaires générées par une croissance supplémentaire sera entièrement affecté à la réduction de la dette et des déficits. « Je suis dans la logique du pacte de stabilité, mais je souhaite une application dynamique et intelligente de ce pacte », a ajouté le chef de l'État. Enfin, la France transmettra à Bruxelles un programme plus détaillé de réformes dès septembre, soit avec deux mois d'avance sur le calendrier prévu.

Bien que ces promesses soient subordonnées à un pari sur une relance de la croissance, le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a affiché sa satisfaction. « La France reste ancrée dans la consolidation budgétaire. Il n'y a pas de pause, pas de stop. Elle fera tout pour respecter l'objectif de moyen terme de 2010 », s'est-il félicité. L'annonce par Paris d'un délai de deux ans supplémentaires, contraire aux engagements pris par le précédent gouvernement en avril dernier, avait ému les États membres de la zone euro, qui s'inquiétaient que la France puisse faire cavalier seul.

Devant les douze ministres des Finances, Nicolas Sarkozy s'est surtout attardé sur les réformes structurelles qu'il allait engager en France dès cette année. Au-delà des suppressions de postes envisagées dans la fonction publique et de la réforme de l'université, il a évoqué la réforme de la carte judiciaire, ainsi que la fusion des services de renseignement et des administrations fiscales. « Il s'agit d'un mouvement sans précédent », a plaidé le chef de l'État, tout en demandant un peu de temps. « L'année des réformes, on a besoin de mettre de l'argent pour les accompagner et on ne peut pas me demander des résultats (budgétaires, NDLR) tout de suite », a-t-il argumenté.

Jean-Claude Juncker s'est également réjoui de ce programme : « La France n'est plus le pays de l'immobilisme, c'est une bonne nouvelle, d'autant qu'il n'y a plus de contradictions entre les réformes structurelles et la consolidation budgétaire. » En revanche, les autres ministres des Finances ont été plus avares de commentaires. Au début de la réunion, le représentant allemand, Peer Steinbrück, s'était montré très ferme avec la France : « Il est nécessaire de parvenir au seuil de 0 % de déficit en 2010. Nous devons soutenir la crédibilité du pacte de stabilité et de croissance. » La position, très à cheval sur les principes, du principal pays de la zone euro a été soutenue par les Pays-Bas et la Belgique.

« D'autres occasions de débattre de l'euro ! »

Pour ne pas encombrer l'agenda d'une réunion qui s'annonçait tendue, Nicolas Sarkozy a renoncé à évoquer la surévaluation de l'euro, qu'il juge responsable de l'aggravation de la balance du commerce extérieur. Là encore, Peer Steinbrück avait pris les devants : « Je ne suis pas inquiet de l'euro fort. J'adore l'euro fort ! » La question a tout de même été brièvement évoquée entre Nicolas Sarkozy et le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, en marge de la réunion. « Nous ne sommes pas exactement sur la même longueur d'onde, a reconnu le président français, mais nous aurons d'autres occasions d'en débattre ! »

Le chef de l'État a également renoncé à solliciter la tenue d'un sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Eurogroupe à la rentrée. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, était hostile à cette idée, préférant une réunion classique des vingt-sept États membres.

De nos correspondants à Bruxelles PIERRE AVRIL et ALEXANDRINE BOUILHET.
Le Figaro
Publié le 10 juillet 2007

*Photo : Nicolas Sarkozy et Jean-Claude Juncker.
AFP.