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Thursday, March 27, 2008

***Paris veut renforcer ses relations avec Londres***



***En visite d'Etat à Londres les 26 et 27 mars, le président français Nicolas Sarkozy espère réussir à sceller une "entente amicale" avec le Royaume-Uni. La presse européenne se demande si une meilleure coopération entre ces deux pays peut bénéficier à l'UE.

France - La Croix
"A première vue, le duo d'aujourd'hui a aussi de quoi poser problème : l'extraverti Nicolas Sarkozy face à l'austère Gordon Brown", affirme Guillaume Goubert. "Mais, d'ores et déjà, il y a cette complémentarité paradoxale entre un homme de droite assez interventionniste et un homme de gauche plutôt libéral. S'ils savent conjuguer leurs qualités, ils pourront faire progresser plusieurs grands dossiers. Par exemple celui de la défense européenne. La capacité du continent à assurer lui-même sa sécurité ne pourra pas s'affirmer sans une entente étroite entre les deux pays. Londres conserve sa 'relation spéciale' avec les Etats-Unis, Paris garde son image d'allié rebelle de Washington. C'est entre les deux que passe le chemin d'une Europe adulte sur le plan militaire. Ni inféodée, ni affrontée aux États-Unis." (26.03.2008)

Royaume-Uni - Financial Times
Dominique Moïsi, conseiller spécial de l'Institut français des relations internationales (IFRI) et Sir David Manning, ancien ambassadeur de Grande-Bretagne aux Etats-Unis, relèvent que les "les sommets, comme la familiarité, peuvent facilement générer du mépris. Les promesses faciles sont vite oubliées. Les projets annoncés avec fracas se révèlent non réalistes. Nous espérons que le sommet franco-britannique de cette semaine sera différent et qu'il mettra en oeuvre des projets qui oeuvreront pour le bien de la France, de Grande-Bretagne, ainsi que celui de l'Europe et de la relation transatlantique. ... Tous deux [Sarkozy et Brown] sont gênés par des différences franco-britanniques héritées du passé, provoquées par le conflit irakien. Chacun d'entre eux, à sa manière, semble incrédule lorsqu'il s'agit d'Europe. Mais ces deux pays influents sont en fait inséparables en matière de politique étrangère, que l'on parle de l'Afghanistan, des Balkans ou du besoin de définir une approche commune à l'égard de la Chine ou de la Russie de Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev." (26.03.2008)

Allemagne - Der Tagesspiegel
Pour le quotidien, la visite de Nicolas Sarkozy à Londres est une occasion "d'accepter le passé tel qu'il est" et non comme un événement faisant concurrence aux relations franco-allemandes. "Comme pendant sa visite aux Etats-Unis en novembre dernier, Nicolas Sarkozy souhaite, à Londres, prendre un nouveau départ politique avec un partenaire en froid avec la France à cause de la guerre en Irak.

Mais cela ne signifie pas nécessairement que les relations politiques européennes entre le président français et le Premier ministre britannique Gordon Brown vont entrer dans une nouvelle ère. Il est vrai que la chancelière Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont un regard plus objectif sur les relations franco-allemandes que leurs prédécesseurs. Nous avons pu le constater à l'occasion du différend sur l'Union pour la Méditerranée. Mais cela n'y change rien : Londres accueillera toujours les prochaines initiatives en faveur de l'UE avec plus de scepticisme que Berlin ou Paris." (26.03.2008)

Eurotopics
26. mars 2008

Tuesday, March 25, 2008

***Un septième continent composé de déchets***

***Dans le Pacifique Nord, les courants océaniques charrient des millions de tonnes de plastique. Leur accumulation couvre désormais une zone grande comme six fois la France.

Si Christophe Colomb prenait aujourd’hui la mer avec ses trois caravelles depuis Palos de la Frontera [sur la côte atlantique de l’Andalousie] et traversait l’Atlantique, il ne s’arrêterait pas sur les côtes du continent américain, puisqu’il les a déjà découvertes il y a cinq cent seize ans. Il franchirait le canal de Panamá à la recherche des Indes, sa destination initiale. Mais ce n’est pas pour autant qu’il y parviendrait car, à mi-chemin, il tomberait sur un nouveau continent. Il s’agit de la “Grande Plaque de déchets du Pacifique”, le “septième continent”, qui se forme actuellement entre les côtes de Hawaii et de l’Amérique du Nord, à partir de millions de tonnes de détritus plastiques charriées par les courants océaniques. Dans cette région du globe, les courants, tournant dans le sens des aiguilles d’une montre, créent une spirale interminable, un puissant vortex qui fait tourbillonner les déchets en plastique tout comme le vent le fait avec des papiers gras dans un recoin d’une place. Le tourbillon, ou gyre subtropical du Pacifique Nord, accumule depuis des années des déchets plastiques venus des côtes ou issus de la navigation, les entraînant dans sa rotation et, par la force centripète, les ramenant progressivement vers son centre, une zone de faible énergie cinétique de 3,43 millions de kilomètres carrés (soit un tiers de l’Europe et plus de six fois la France). On compte déjà dans cette partie de l’océan six tonnes de plastique pour une tonne de plancton. Ce quotient entre plastique et plancton est effrayant, et ce d’autant plus qu’il ne s’agit pas seulement de déchets de surface : sur l’essentiel de sa superficie, la couche de plastique de ce tourbillon d’ordures atteint une épaisseur pouvant aller ­jusqu’à 30 mètres.

Pas encore assez solide pour que l’on marche dessus

La formation de ce “septième continent” n’est pas un problème récent, mais on ne s’y est intéressé qu’il y a peu. Bien que représentant une importante superficie de l’océan, c’est une zone peu fréquentée par la navigation. Il n’y a pas de voiliers de plaisance, pas d’exploitation par la pêche industrielle, et on ne recense que quelques îles minuscules çà et là. Cela fait dix ans qu’on supposait l’existence d’une forte concentration de plastiques dans la zone, et Greenpeace avait donné l’alerte à plusieurs reprises, mais on ignorait l’étendue du problème jusqu’à ce qu’une organisation écologiste de la côte ouest des Etats-Unis, l’Algalita Marine Research Foundation (AMRF), publie ces chiffres au terme d’une enquête menée sur les dix dernières années. On ne peut pas encore marcher sur cet immense agglomérat de déchets, comme Jésus l’avait fait sur l’eau, mais le mouvement de rotation le rend chaque jour plus compact. Son reclassement en terrain habitable n’est pas pour demain, mais la Terre, ou plutôt l’océan, va devoir faire face à un sérieux problème. Pour l’heure, selon des chiffres confirmés par Greenpeace, on dénombre dans cette région du Pacifique 3,3 millions de déchets de toute taille pour 1 kilomètre carré d’océan. La masse totale de ce “continent” est estimée à 3,5 millions de tonnes, en majorité du plastique. Selon des calculs de l’AMRF, la superficie de cette plaque de détritus a triplé entre 1997 et aujourd’hui, et pourrait encore être multipliée par dix d’ici à 2030.

Des détritus qui empoisonnent toute la chaîne alimentaire

Les dommages causés à la vie marine seront bientôt irréparables, mettent en garde les experts. En effet, les plastiques ne sont pas biodégradables (leur durée de vie moyenne dépasse les cinq cents ans), et, au fil du temps, ils ne font que se désagréger en morceaux de plus en plus petits sans que leur structure moléculaire change d’un iota. C’est ainsi qu’apparaissent des quantités colossales d’une sorte de sable de plastique qui, pour les animaux, a toutes les apparences de la nourriture. Ces plastiques, impossibles à digérer et difficiles à éliminer, s’accumulent ainsi dans les estomacs des poissons et des oiseaux marins, qui finissent par mourir de malnutrition. Par ailleurs, ces grains de plastique agissent comme des éponges, fixant de nombreuses toxines dans des proportions plusieurs millions de fois supérieures à la normale, comme le DDT (dichlorodiphényltrichloréthane, un pesticide) ou les PCB (polychlorobiphényles), des produits extrêmement toxiques. Les effets en cascade peuvent s’étendre via la chaîne alimentaire et toucher l’homme. Greenpeace a recensé au moins 267 espèces marines gravement affectées par ce genre d’intoxication.
Ce problème aurait bien une solution, certes digne des douze travaux d’Hercule, mais notre production de plastiques continue de croître à un rythme exponentiel, et il faudrait un changement d’habitudes radical. La technique d’élimination de ces plastiques est connue depuis des millénaires : c’est le chalut. La tâche pourrait être confiée à une partie importante de la flotte halieutique, qui voit ses ressources de pêche diminuer comme peau de chagrin. Mais la récupération de ces millions de tonnes de plastique coûterait plusieurs milliards d’euros.

S. Basco
ABC

Courrier International

Wednesday, March 19, 2008

***Un référendum sur le Traité de Lisbonne en Pologne ?***

***Le président polonais Lech Kaczynski (parti Droit et justice, PiS) freine la ratification du Traité de Lisbonne par son pays en demandant de nouvelles garanties légales pour s'assurer que Varsovie n'adoptera pas la Charte européenne des droits fondamentaux, considérant qu'elle ouvre la porte au mariage homosexuel. La Pologne est en pourtant exemptée. Pour contrer cette manoeuvre, le Premier ministre Donald Tusk (Plate-forme civique, PO) n'exclut plus la tenue d'un référendum sur le traité, bien qu'il ait d'abord écarté cette idée. Wiktor Świetlik commente cette affaire.

"La plus grande erreur de Donald Tusk a été de rejeter l'organisation d'un référendum. Donald Tusk expliquait alors qu'un référendum serait inutile, car personne ne lirait le traité. Ce discours peut être interprété de deux manières : soit Donald Tusk a fait preuve d'arrogance, soit nous nous trouvons face à une situation terriblement confuse. Dans ce cas, un référendum est d'autant plus crucial. Les deux camps pourraient alors expliquer les tenants et les aboutissants du traité." (19.03.2008)

Pologne - Polska

Eurotopics

Monday, March 17, 2008

***La Saint-Patrick symbole de la réconciliation irlandaise***

***Le 17 mars est le jour de la Saint-Patrick, la fête nationale irlandaise. "Cette année est une occasion de réfléchir à la consolidation de la paix sur l'île, par le biais de la mise en oeuvre complète de l'Accord de Belfast, qui fête son dixième anniversaire, et des changement significatifs des conditions économiques et sociales du pays", considère le quotidien.

"La Saint-Patrick est un symbole merveilleux de réconciliation entre le Nord et le Sud, l'Irlande et le Royaume-Uni, parce que l'histoire de sa vie concerne tous ces territoires et tous ces peuples. Alors qu'il ne peut, sans un processus de déformation, être mis dans le moule du catholicisme, protestantisme, nationalisme, ou unionisme, il peut tous les inspirer, alors que tous réclament une acception plus vaste du sens de l'appartenance irlandaise.

La Saint-Patrick est pertinente pour une Irlande qui accueille maintenant des centaines de milliers de travailleurs immigrés, représentant un dixième de la population de la République, après une longue histoire d'émigration."

The Irish Times (Irlande)
Courrier International

Thursday, March 13, 2008

***L'OTAN veut repousser ses frontières à l'Est***


***Les 26 ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord) se sont réunis jeudi 6 mars à Bruxelles pour étudier le futur élargissement de l'alliance militaire. Si la Croatie et l'Albanie seront probablement intégrées lors du sommet de Bucarest en avril, la Macédoine, l'Ukraine et la Géorgie voient leurs chances s'amoindrir.

Grèce - ta nea
"Le fameux veto de la Grèce à l'entrée de Skopje dans l'OTAN a enfin été posé, du moins en répétition," constate Irini Karanasopoulou. La Grèce s'oppose à l'entrée de son voisin dans l'OTAN sous le nom de Macédoine "Le pays voisin a refusé les propositions du médiateur de l'ONU refusant ainsi d'ajouter un suffixe ou préfixe au nom de Macédoine pour préciser l'emplacement géographique. Le 2 avril, au sommet de Bucarest, la Grèce opposera certainement son veto final. Le premier veto dans l'histoire de l'Alliance, qui voit déjà cela comme un précédent négatif. Forcément, les autorités de Skopje pensaient que, sous la pression américaine, le gouvernement grec n'irait pas jusqu'au bout. Mais ce veto n'empêchera pas le conflit ni l'entrée de Skopje dans l'UE sous le nom de Macédoine. Encore une nouvelle bataille qui attend la Grèce, qui devra s'opposer à l'élargissement de l'Union pour une histoire de nom." (07.03.2008)

Pologne - Gazeta Wyborcza
Lors de la réunion de Bruxelles, la Pologne n'a pas réussi à imposer la candidature de l'Ukraine et de la Géorgie à l'OTAN. Jacek Pawlicki déplore que l'alliance militaire n'ait pas de stratégie d'avenir. "La Pologne et ses partenaires de l'alliance ont tout intérêt à accélérer l'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie, car elle symbolise plus qu'un ancrage de ces pays dans l'Occident. En matière de sécurité, la frontière occidentale se déplace vers l'Est. (...) Les deux candidats éconduits ont maintenant un an pour convaincre les sceptiques de Berlin et Paris que leur intégration serait une décision judicieuse pour la sécurité occidentale. En avril 2009, l'Alliance fêtera ses 60 ans. Ce serait une formidable occasion de récompenser les efforts polonais, en admettant l'Ukraine et la Géorgie dans l'antichambre de l'OTAN." (07.03.2008)

Autriche - Die Presse
Burkhard Bischof remarque que "pendant des années, l'Autriche s'est payé le luxe de renoncer à l'alliance occidentale", indiquant que, en raison du "caractère sensible de leur politique de sécurité", d'autres pays ne peuvent pas se le permettre. L'Ukraine et la Géorgie demandent avec insistance leur adhésion à l'OTAN, "car ils estiment que leur puissant voisin russe est imprévisible. Ce dernier fulmine et tente de dissuader les deux pays de ne pas se placer sous la protection de l'OTAN, ce qui rend les Ukrainiens et les Géorgiens encore plus nerveux et impatients de finaliser leur adhésion. Le principal problème est le suivant : la Russie considère toujours l'OTAN comme une alliance hostile, même s'ils s'assoient ensemble depuis 10 ans à la table du Conseil [OTAN-Russie]. Tant que ce cliché sera présent, chaque élargissement de l'OTAN dans l'espace post-soviétique se passera dans la douleur. Et cette image de l'OTAN ne risque pas de changer si des pays comme l'Allemagne approuvent les arguments russes." (07.03.2008)

Espagne - El País
Le quotidien affirme que la Russie pèse sur les décisions des Occidentaux concernant l'intégration de nouveaux pays à l'OTAN. "L'UE et les Etats-Unis attendent de voir si le jeune Medvedev [nouveau président russe], qui doit toute sa carrière à Vladimir Poutine, son futur Premier ministre, est simplement un illustre employé de l'ancien du KGB ou au contraire s'il est capable de mettre en place son propre programme de réformes. Les premiers signes ne sont pas encourageants. (...) La victoire de Medvedev a coïncidé avec une nouvelle interruption dans l'approvisionnement en gaz de l'Ukraine, avec des conséquences pour toute l'Europe. Une UE qui doit donc s'entendre avec Medvedev et qui, jeudi 6 mars à Bruxelles, a fait un geste conciliateur envers Moscou en refroidissant les aspirations d'adhésion à l'OTAN de la Géorgie et l'Ukraine." (07.03.2008)

Eurotopics
7/03/2008

Tuesday, March 4, 2008

***Le français de plus en plus utilisé au travail : Québec***

***D'après Statcan:

Plus de 94% des Québécois utilisaient «le plus souvent» ou «régulièrement» la langue de Molière au travail en 2006.

Le français est de moins en moins parlé à la maison, mais on l'utilise de plus en plus souvent au travail non seulement au Québec, mais aussi dans d'autres provinces dont le Nouveau-Brunswick et l'Ontario, révèlent d'étonnantes données du dernier recensement rendues publiques ce matin par Statistique Canada.

D'après l'agence, plus du quart des Canadiens utilisaient «le plus souvent» ou «régulièrement» la langue de Molière au travail en 2006. Au Québec, cette proportion atteignait 94,3 pour cent, en légère hausse depuis 2001.

En comparaison, la langue de Shakespeare est employée le plus souvent par 17 pour cent des travailleurs québécois, auxquels s'ajoutent 22 pour cent qui l'utilisent fréquemment.

D'après Jean-Pierre Corbeil, analyste des données linguistiques à Statistique Canada, la sélection par le Québec d'une partie de ses immigrants est la cause principale du lent changement qui semble s'opérer sur le marché du travail.

L'arrivée au pays d'un grand nombre de travailleurs originaires de la France, d'Haïti, du Maghreb et d'autres pays où le français est utilisé expliquerait la popularité grandissante du français dans les usines, bureaux et commerces.

Quelque 77,3 pour cent des immigrants qui n'ont appris aucune des langues officielles du Canada au berceau parlent français au travail. Ce pourcentage était de 76 pour cent la première fois que Statistique Canada l'a mesuré, en 2001.

Ces données sont de nature à rassurer ceux qui craignaient d'autres mauvaises nouvelles sur le front linguistique, après la publication en décembre de statistiques démontrant la diminution du poids démographique des francophones au Canada.

La Presse Canadienne
04/03/2008