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Wednesday, June 6, 2007

*GEORGE BUSH : A la recherche de la "Nouvelle Europe"*

***A un an et demi de son départ de la Maison-Blanche, le président américain vient chercher en Europe de l'Est un nouveau souffle pour sa politique étrangère, estime l'hebdomadaire bulgare Kapital. Mais, quelques détails mis à part, sa visite aura une portée surtout symbolique.

Les tournées européennes des présidents américains ressemblent souvent à la montée des marches des stars de cinéma au Festival de Cannes. Même si on n'a de cesse de voir leurs visages s'étaler sur les pages des magazines, on s'empresse quand même d'être là et de ne rien rater du spectacle. Qu'on les aime ou pas, l'intérêt est énorme.

Bon, les attentes ne sont pas les mêmes, certes. Dans certaines villes, on annonce des "journées sans Bush", alors que dans d'autres on l'attend avec impatience comme un signe de reconnaissance du rôle grandissant de leur pays sur la scène internationale.

La tournée actuelle de George W. Bush apportera quelques messages (que nous connaissons déjà), quelques remerciements (que nous attendons depuis belle lurette) et quelques nouvelles aussi – qui ne seront vraisemblablement pas rendues publiques. Pour nous, les Bulgares, cette tournée a une portée surtout symbolique parce que le président américain arrive, à dix-huit mois de l'expiration de son mandat, pour la première et probablement la dernière fois à Sofia. Après la visite, en 1999, de Bill Clinton, c'est donc la deuxième fois que nous accueillons un président américain. A l'époque, Clinton nous avait remercié pour le soutien que nous lui avions apporté dans la campagne de l'OTAN contre le régime de Slobodan Milosevic. Aujourd'hui, Bush nous remerciera pour le coup de main en Afghanistan et en Irak. Outre Sofia, la tournée du président américain comprend l'Allemagne, où se tient la réunion du G8, l'Italie où Bush rencontrera Prodi mais aussi le pape, la Pologne, la république tchèque et l'Albanie. De ces visites, nous retiendrons certainement que, près d'un an et demi avant son départ de la Maison-Blanche, le président Bush est à la recherche d'un nouveau souffle, voire d'un nouveau départ dans sa politique internationale.

"J'aime beaucoup aller dans des pays où l'on ne s'attend pas forcément à voir le président américain", a confié George Bush à notre correspondant à Washington, peu avant son départ. "Il est prévisible que le président américain aille en Allemagne et en Italie, un peu également en Pologne et en république tchèque mais pas forcément en Albanie et en Bulgarie." Même si ces propos peuvent avoir un effet déprimant à Sofia, qui se voit reléguée au dernier rang de la liste des priorités diplomatiques américaines, la visite du président Bush est aussi l'occasion pour la Bulgarie de s'adresser directement à Washington. Mais pour y demander quoi ? A part la suppression de visas pour les citoyens bulgares se rendant aux Etats-Unis – une suppression qui ne risque pas d'arriver demain –, je ne vois pas ce que nous pouvons demander en retour de nos bons et loyaux services en Afghanistan et en Irak.

Ce qui se dira à l'adresse de la Russie à Sofia sera certainement la chose la plus intéressante à surveiller. Toute manifestation de gratitude un peu trop bruyante chez les Américains pour les bases que nous leur avons données en Bulgarie sera vue d'un très mauvais œil à Moscou. Toute mention de la dépendance énergétique bulgare vis-à-vis des livraisons russes de gaz et de pétrole sera, dans le contexte actuel, pour le moins mal venue.

Bush ne manquera pas de mentionner en Bulgarie le projet américain de bouclier antimissiles (sujet sensible pour les Russes), le Kosovo et le soutien bulgare dans la lutte américaine pour la démocratie dans le monde. Et, même si ce dernier point sonne de façon plutôt ironique à l'oreille bulgare, pour les Etats-Unis ce sujet est d'une première importance.


Iline Stanev
Kapital
Courrier International
6 juin 2007
*Photo : AFP

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