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Thursday, February 12, 2009

*Protectionnisme: l'Union européenne se prépare à un sommet tendu...*


***La présidence tchèque de l'UE a annoncé mercredi la tenue le 1er mars d'un sommet européen extraordinaire sur la crise économique qui menace de tourner au grand déballage tant les tensions sont fortes sur la question du retour du protectionnisme.

Tout en affirmant vouloir calmer le jeu après les vifs échanges des derniers jours avec Paris, le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek a clairement signifié qu'il voulait faire du sommet à Bruxelles une plateforme contre le protectionnisme. Avec la France en ligne de mire.

"Le 1er mars, nous allons inviter les chefs d'Etat pour tenter de trouver un équilibre entre ceux qui pensent qu'il est possible de violer les règles (européennes) et ceux qui ne le pensent pas, et dont je fais partie", a-t-il dit au cours d'une conférence de presse.

L'objectif sera notamment d'"éviter le protectionnisme" et de "renforcer la coordination", a-t-il ajouté.

Depuis Koweït où il était en visite, le président Nicolas Sarkozy a rejeté les critiques. Il n'est "pas absolument anormal que nous souhaitions, avec l'ensemble des contribuables, faire fabriquer les nouveaux moteurs dans les usines en France. Il n'y a là rien de protectionniste du tout", a-t-il dit.

La France est l'objet de multiples reproches depuis l'annonce d'un plan d'aide au secteur automobile qui conditionne certaines aides au maintien des usines dans le pays.

Cette controverse a ajouté aux divisions croissantes entre les pays européens sur la manière d'agir face à la pire récession qu'ait connue le continent depuis plus de 60 ans.

Les Européens sont partagés entre ceux qui privilégient la relance par la consommation, comme en Grande-Bretagne, et ceux qui penchent pour la relance par l'investissement, comme la France et l'Allemagne. Ils divergent aussi sur la manière d'aider les banques à se délester de leurs actifs à risques, qui grippent le circuit du crédit.

Le Parlement européen s'est inquiété de cette situation mercredi. Sa commission des Affaires économiques s'est dite "préoccupée" par le fait que "les différences entre les mesures nationales face à la crise économique et financière risquent d'entraver le fonctionnement du marché commun et d'affaiblir le rôle de l'UE dans le monde".

La France, dont le Premier ministre François Fillon sera jeudi à Bruxelles pour rassurer la Commission européenne, n'est pas la seule à être taxée de protectionnisme.

L'Italie a aussi présenté un plan en ce sens la semaine dernière. Et la Grande-Bretagne a connu récemment des manifestations contre les étrangers dans le secteur de l'énergie.

Reconnaissant les problèmes, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a lancé mercredi un appel à tous les dirigeants européens: "Luttez contre le nationalisme économique, contre le protectionnisme intérieur, contre toutes les formes de populisme et d'extrémisme".

Il s'en est pris également implicitement à Nicolas Sarkozy, soupçonné de vouloir continuer à diriger l'Europe sous prétexte que la présidence tchèque de l'Union européenne serait trop passive face à la crise.

"La présidence française de l'UE a été un succès", a dit M. Barroso, "mais maintenant la présidence c'est la présidence tchèque".

A Paris, le président tchèque Vaclav Klaus a lui aussi lancé une pique à ce sujet, estimant que M. Sarkozy voudrait être le "président permanent" de l'Europe et qu'il n'était "pas nécessaire d'être hyperactif" pour diriger l'UE.

BRUXELLES

AFP
11 février 2009

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